mercredi 29 septembre 2010

MÉCROIRE ET CROIRE

« Ceux qui ont mécru et obstrué[1] le chemin d’Allah, Il a rendu leurs oeuvres vaines.[2] Et ceux qui ont cru, accompli les bonnes œuvres et ont cru[3] en ce qui a été descendu sur Mohammad[4] qui est la Vérité[5] de leur Seigneur, Il leur efface leurs méfaits[6] et améliore leur condition.[7]
Et ce parce que ceux qui ont mécru ont suivi le faux et que ceux qui ont cru ont suivi la Vérité venant de leur Seigneur ».[8]

[1] Saddou, du verbe sadda qui, selon Kachriid « veut aussi bien dire s’éloigner soi-même que repousser les autres (de la bonne voie) ».
Bas de page 672 et 677.
[2] « C'est-à-dire les a rendues vaines et sans valeur. Tout ce qu’ils auront fait de bien dans ce monde sera annulé par leur mécréance et ils n’en auront aucune récompense ».
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), p. 672 (bas de page).
[3] Ont ajouté foi.
[4] Alqoraane (Le Coran) qui est la synthèse, la continuation et le parachèvement du Message d’Allaah à l’humanité.
[5] Alhaqq.
[6] Sayyi-aa-tihime, leurs péchès.
[7] Wa aslaha baalahoume.
[8] Alqoraane (Le Coran), sourate 47 (chapitre 47), Mohammad, aayate 1 jusqu’à aayate 3 (verset 1 à verset 3).
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mardi 28 septembre 2010

UNE HEURE DE LA JOURNÉE

« Et endure[1] comme ont enduré les Messagers doués de fermeté[2] et ne te montre pas trop pressé[3] pour eux.[4] Le jour où ils verront ce qui leur est promis, ce sera comme s’ils n’étaient restés[5] qu’une heure de la journée ».[6]

[1] Allaah s’adresse à Son Prophète et Messager, Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
[2] Patiente comme ont patienté ceux des Messagers à la grande force de caractère.
[3] Ne te montre pas trop pressé de les voir subir leur châtiment.
[4] Lahoume, pour ceux et celles qui ont mécru (kafarou).
[5] Sur terre.
[6] Du jour.
Al qoraane (Le Coran), sourate 46 (chapitre 46), Al-a-hqaaf, aayate 35 (verset 35).
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lundi 27 septembre 2010

LE JOUR PROMIS

« Laisse-les s’enfoncer dans leur fausseté[1] et s’amuser jusqu’à ce qu’ils rencontrent leur jour[2] qui leur est promis ».[3]



[1] À leurs divagations (yakhoudou).
[2] Yawmahoume.
[3] Alqoraane (Le Coran), sourate 43 (chapitre 43), Azzoukhraf (le « r » roulé), L’ornement, Le Décor, aayate 83 (verset 83).
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samedi 25 septembre 2010

FLORAISON


Le parfum et la couleur de son foulard se répandent dans un temps et un espace Autres.[1]
Chaque fois que mon cœur voit une croyante[2] qui porte le foulard, dans ce monde où elle est continuellement agressée et où tout est fait pour la détruire, il salue sa force et invoque Allah pour qu’Il la couvre de Sa Miséricorde, la protège et la récompense.
Des fois, il y a oubli : Qu’Allah pardonne et rassemble les croyants et les croyantes[3] au Paradis Suprême.[4]
« Nous leur montrerons Nos Signes dans les horizons et en eux-mêmes jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est la Vérité. »[5]


BOUAZZA


[1] Se reporter à mon texte intitulé « Jusqu’au bout ».
[2] Moumina.
[3] Almouminoune wa almouminaate.
[4] Alfirdaws Ala’laa (le « r » roulé).
[5] Alqoraane (Le Coran), sourate 41 (chapitre 41), Fossilate, Les Versets Détaillés, aayate 53 (verset 53).
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vendredi 24 septembre 2010

ILS NE SAVENT PAS

« La création des cieux et de la terre est plus grande[1] que la création des gens[2] mais la plupart des gens ne savent pas ».[3]

[1] Akbar (le « r » roulé).
[2] Annaass.
[3] Alqoraane (Le Coran), sourate 40 (chapitre 40), ghaafir (le « r » roulé), Le Pardonneur, L’Absoluteur, aayate57 (verset 57).
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jeudi 23 septembre 2010

CULTE EXCLUSIF

« Invoquez Allah[1] donc, en lui vouant un culte exclusif,[2] n’en déplaise aux mécréants ».[3]

[1] Allaah.
[2] Allaah ne pardonne pas l’associationnisme (achchirk), et pardonne le reste à qui Il veut.
[3] Alqoraane (Le Coran), sourate 40 (chapitre 40), ghaafir (le « r » roulé), Le Pardonneur, L’Absoluteur, aayate14 (verset 14).
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mercredi 22 septembre 2010

POUR DES GENS QUI MÉDITENT

« Allah[1] reçoit[2] les âmes[3] au moment de leur mort ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil. Il retient celles dont Il a décrété la mort et renvoie[4] les autres jusqu’à un terme fixé.[5] Il y a là des Signes[6] pour des gens qui méditent ».[7]

[1] Allaah.
[2] Yatawaffaa al-a-nfous.
[3] Dans sa traduction du Qoraane (Coran), en note de bas de page, Kachriid précise que « le mot nafs veut dire « souffle vital » ou « esprit ». Il est différent du mot rouh qui veut dire « âme ».
L’âme étant d’essence divine, ne peut être qu’immortelle. La vie terrestre ne serait qu’une projection de l’âme divine sur le corps matériel. Cette vie terrestre quitte le corps pendant le sommeil qui est un état d’inconscience totale et où toutes les fonctions vitales (respiration, circulation du sang) ne se font plus qu’au ralenti. Elle semble pourtant rester à mi-chemin entre l’âme et le corps et réintègre le corps à son réveil.
Au moment de la mort, la vie quitte définitivement le corps pour rejoindre un monde intermédiaire appelé barzakh ou isthme.
C’est la rencontre des esprits des dormeurs avec ceux des morts qui expliquerait les rêves autres que les cauchemars, car il y aurait entre eux un échange de renseignements inaccessibles aux vivants de ce monde ».
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), p. 612.
[4] Wa yourçil (le « r » roulé).
[5] Pour un délai nommé à l’avance.
[6] Aayaate.
[7] Des preuves pour des gens qui réfléchissent.
Alqoraane (Le Coran), sourate 39 (chapitre 39), Azzoumar (le « r » roulé), Les Groupes, Les Groupes Homogènes, aayate42 (verset 42).
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mardi 21 septembre 2010

FAIRE DE SON MIEUX



Faire n’importe quoi pour attirer l’attention.
Ramener toujours tout à soi.
S’agiter dans tous les sens.
Parler à tort et à travers.
Ne faire qu’à sa tête.
Alimenter l’hystérie.
Courir derrière les flatteries.
S’aplatir pour amadouer.
Dissimuler, pervertir, manipuler.
Salir, tromper.
Chercher ce qui est trouble.
Pleurer de ne pouvoir imposer ses caprices.
Mais vouloir changer.
Souhaiter se réformer.
Tenir à suivre la Route de la Foi.
Se préparer au plus grand combat.[1]
Pour la Parure de la Piété.
Pour espérer sortir des ténèbres[2] à la Lumière[3].
Pour faire de son mieux dans l’Adoration[4] d’Allah, comme Allah le demande.[5]


BOUAZZA

[1] Aljihaad alakbar (le «r» roulé).
[2] La voie d’achchaytaane (satan, iblis).
[3] La Voie d’Allaah.
[4] Al ‘ibaada.
[5] L’Islaam consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
Se reporter à mes textes intitulés « Repentir », « Les perdants », « Les gagnants », « Se ressaisir », « C’est quoi le problème ? ».
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lundi 20 septembre 2010

LE PLUS BEAU DES RÉCITS

« Allah[1] a fait descendre le plus beau des récits,[2] un Livre[3] en parfaite concordance avec lui-même et aux vérités répétées,[4] qui fait frissonner les peaux de ceux qui craignent leur Seigneur, puis leurs peaux et leurs cœurs s’apaisent au rappel d’Allah. Telle est la Guidance d’Allah qui Guide avec qui Il veut. Et celui qu’Allah égare, nul ne peut le guider. »[5]

[1] Allaah.
[2] Ahçane alhadiite.
[3] Alqoraane (Le Coran).
[4] Un Livre dont [certains versets] se ressemblent et se répètent.
[5] Alqoraane (Le Coran), sourate 39 (chapitre 39), Azzoumar (le « r » roulé), Les Groupes, Les Groupes Homogènes, aayate 23 (verset 23).
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dimanche 19 septembre 2010

OTAGE

C’était l’année du baccalauréat, je crois.
L’année de mes dix-neuf ans.
En 1969 selon le calendrier dit Grégorien.
J’étais interne à Fas.[1]
Il portait toujours une jllaba[2] en laine.
Je l’ai certainement vu autrement, en tenue de sport ou en pyjama,[3] par exemple, mais je n’en ai aucun souvenir.
J’ai beau faire des efforts pour me remémorer, je ne le revois qu’avec son épaisse jellaba en laine blanche et noire.
Et ses petites lunettes de vue.
Il ne faisait pas partie des groupes formés par les uns et les autres, mais pouvait s’y joindre au gré de ses envies.
Il était discret, parlait peu, d’une voix faible et douce.
Sa sympathie n’a jamais était feinte.
J’aimais le taquiner, mais pas pour l’énerver.
D’ailleurs, pas une seule fois je ne l’ai vu fâché.
Après le déjeuner,[4] le vendredi et le dimanche,[5] nous pouvions sortir jusqu’au dîner.
Les internes sortaient toujours à deux, trois ou même plus.
Un interne sortait rarement seul.
Lui le faisait.
Un soir, il n’était pas revenu.
Ni le lendemain, ni le surlendemain.
Nous pensions qu’il s’était rendu chez lui pour des raisons familiales.
Quelques jours après, il était de retour.
Je ne sais pas comment il a expliqué son absence à l’administration, mais à nous, il ne voulait rien dire.
Il était devenu plus grave et parlait encore moins.
Il était très préoccupé.
Du temps a passé.
Et un jour, il a décidé de nous raconter.
Le vendredi[6] après le déjeuner, il est sorti seul comme il lui arrivait de le faire.
Il avait décidé de passer l’après-midi dans la vieille ville.[7]
En quittant les axes connus, il s’était vite perdu dans des dédales qu’il n’imaginait pas.
Et plus il cherchait à les quitter, moins il se repérait.
Dans une ruelle déserte, il a été happé.
Une porte s’était ouverte et il s’était trouvé à l’intérieur d’une demeure.
Il n’a jamais su comment.
Dés le patio, une certaine opulence se dégageait des lieux.
Devant lui, une jeune et belle femme avec une servante.
La femme était en rut et se retenait pour ne pas lui sauter dessus tout de suite.
Elle lui a immédiatement fait savoir qu’elle allait le garder et qu’elle déciderait du jour de son départ, en ajoutant que s’il n’obéissait pas à tout ce qu’elle demanderait ou s’il essayait de lui fausser compagnie, les conséquences seraient tragiques pour lui.
Elle voulait baiser.
L’époux était absent pour un certain temps[8] et la « voie » était donc « disponible ».
Et pendant plusieurs jours, ils n’ont pas arrêté les ébats.
Ils prenaient un peu de temps pour manger, pour se reposer et se remettaient à la baise.
Du sexe à n’en plus finir.
Il ne pensait pas survivre à ce que cette créature entreprenait.
Et puis un jour, elle a décidé de le mettre dehors en lui ordonnant d’oublier ce qui s’était passé.
Il ne savait pas comment il a retrouvé le chemin et n’arrivait pas du tout à se rappeler de l’adresse de sa ravisseuse.
Quelle a été notre réaction ?
Avions-nous, refusé d’y croire parce que l’histoire nous dépassait et que nous n’avions rien dit pour ne pas bouleverser davantage notre camarade ?
Avions-nous refusé d’admettre, sans le dire, l’existence de faits de cette nature dans un « pays musulman » ?[9]
Avions-nous eu d’autres attitudes ?
Je ne sais pas.
Cette histoire m’est revenue avec une certaine « insistance » je ne sais pas pourquoi, et mes efforts pour essayer de me souvenir de ma réaction et des réactions d’autres internes, ne débouchent sur rien.
Après les épreuves du baccalauréat, je n’ai plus jamais eu la moindre nouvelle de ce camarade.[10]



BOUAZZA

[1] Fes.
[2] « Djellaba », longue robe avec capuchon, en laine ou autres matières.
[3] Obligatoire à l’internat.
[4] Les internes pouvaient sortir la veille (cela s’appelait les grandes sorties) ou dans la matinée.
[5] Les jours où nous n’avions pas cours.
[6] Ou peut-être le dimanche, je ne sais plus.
[7] La médina.
[8] Certaines épouses « modernes » font venir des hommes au domicile conjugal et lorsque les époux ne sont pas absents, ils doivent manifester leur « plaisir » de rencontrer les « collègues de travail » et les « amis » des épouses !
Et vice versa.
[9] J’ai compris plus tard que les croyants et les croyantes (almouminoune wa almouminaate) sont partout, mais qu’il n’y a malheureusement pas de pays musulman.
[10] Voir :
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samedi 18 septembre 2010

INCOMPRÉHENSION

Depuis quelques années maintenant, des infanticides sont régulièrement « découverts » en France.
Des mères de plus en plus nombreuses ont tué leurs enfants : Des nouveaux nés.
Les cadavres ou les ossements sont retrouvés dans des congélateurs, des jardins, des garages et autres.
Arrêtées, les mères finissent par reconnaître les crimes, sans pouvoir en donner les raisons.
Les maris quant à eux font savoir qu’ils n’étaient même pas au courant de la grossesse de la mère !
Qu’Allah nous protège et nous éclaire.[1]



BOUAZZA

jeudi 16 septembre 2010

LE PÈRE DE « MJIDOU »


J’ai déjà eu l’occasion de parler un peu de lui sur un « blog ».[1]
En cette année 2010 du calendrier dit Grégorien, il est dans sa quatre vingt dixième année.
Il n’a pas encore arrêté de travailler.
J’avais une dizaine d’années et lui une quarantaine lorsque nous nous sommes rencontrés.
C’était l’année de l’arrivée à Lkhmiçaate où mon père, magistrat comme lui,[2] venait d’être muté.
La maison de fonction qui nous était allouée, se trouvait à côté de celle où il habitait avec sa famille, dans le « quartier administratif ».[3]
Sa fille aînée qui avait l’âge de l’une de mes sœurs,[4] n’avait pas tardé à devenir la copine de cette dernière.
J’avais vite fait la connaissance des autres membres de la famille et je sentais agréablement la tendresse qu’avait la mère pour moi.
Avec un de ses fils, « Mjidou »,[5] le football devenait mon jeu favori et la fréquentation des autres enfants me transportait :
« Au milieu de l’herbe, des coquelicots et des marguerites qui couvrent le champ derrière la maison, les enfants sont à peine visibles. Les rires fusent. Ils sont presque tous là : Mjidou et tous les autres.
Autour du champ, de splendides eucalyptus couvrent de leur ombrage la piste qu’empruntent les chevaux. Nous aimons nous retrouver là, faire le plein des couleurs et des parfums, courir, passer au milieu des nuées d’oiseaux, faire voler les cigognes qui se donnent rendez-vous ici en grand nombre pour manger des limaçons,[6] s’approcher des vaches, s’allonger sous le ciel et contempler l’infini limpidité ».[7]
Des saisons ont succédé aux saisons.
Mon père a eu une affectation dans une autre ville.
Le père de « Mjidou » aussi a été nommé ailleurs.
Plusieurs années plus tard, à la fin de leur carrière de fonctionnaires,[8] tous les deux sont revenus à Lkhmiçaate et ont décidé par la suite de devenir avocats.
Moi-même, après des études universitaires en France, j’y suis revenu, avec mon épouse et notre fils.
Un an après, nous avons eu notre deuxième fils.
J’ai retrouvé « Mjidou »[9] et nous avons accompli ensemble le « service civil » à la Province[10] de Khémisset.
Par un ami de mon père, j’ai pu obtenir au lycée un poste d’enseignante pour mon épouse. Elle avait une des filles du père de « Mjidou » comme élève et la retrouvait toujours avec plaisir lorsque nous rendions visite à la famille.[11]
La mère avait toujours de l’affection pour moi et tout le monde m’entourait de beaucoup d’attention.
Après le « service civil » et un moment de « flottement », j’ai commencé un stage d’avocat au cabinet de mon père.
De ce fait, je retrouvais, pratiquement tous les jours au tribunal le père de « Mjidou », un modèle pour moi.
Je commençais à le connaître plus profondément et à réaliser qu’il était encore plus intègre et plus exemplaire que tout ce qui se disait à son sujet.
Comment pouvait-il réaliser ce miracle dans un cadre qui ne cesse de répandre la pourriture ?
Je ne comprenais pas, mais lui a dû saisir assez vite que je me sentais emprisonné et que je faisais beaucoup d’efforts pour ne pas le montrer.
« À Khémisset, une pluie fine et froide a vite transformé les allées du souq[12] en une sorte de marécages. Poussiéreuses sous le soleil, boueuses lorsqu’il pleut, ces allées ressemblent à la grande partie des rues de la ville. […] Je[13] marche entre les marécages. La pluie fine continue. Pleut-il vraiment ? La pluie est peut-être dans ma tête, dans mon cœur, je me sens de plus en plus assailli, cerné, encerclé par la perversion, l’avilissement, la fourberie, l’abjection, la corruption, la trahison, la putréfaction.
Après le souq, je me suis rendu au champ où, autrefois je contemplais le ciel d’une infinie limpidité. Le champ a été transformé en chantier de murs. En chantier de la laideur planifiée par des zombies. À force de regarder cette laideur, il semble que tout est laid et que les immondices qui giclent de partout souillent tout. Y compris les enfants.
Non. Pas les enfants. PAS LES ENFANTS ».[14]
Le père de « Mjidou » faisait de son mieux pour me faire sentir les vertus de l’endurance,[15] mais il voyait bien je crois qu’il n’était pas possible de m’empêcher de préparer mon évasion.[16]
« Mon[17] départ de Khémisset fut une surprise pour certains. Quelques jours auparavant, on me voyait encore recevant des gens dans le cabinet d’avocat où j’exerçais. On me voyait aussi déambulant dans les couloirs d’un tribunal où l’avocat est à la justice, ce que la prostituée est au proxénète. Certaines personnes qui m’avaient vu la veille de mon départ, m’avaient donné rendez-vous pour le lendemain. Je suis parti un matin.[18] En plein été. En pleine lumière. À Casablanca, j’ai pris un taxi pour l’aéroport. Quelques semaines seulement venaient de s’écouler depuis des événements sanglants[19] dans cette ville et dans d’autres. Des hommes, des femmes, des enfants en marche. L’arsenal du maintien de l’ordre se répand. La panoplie répressive. Des milliers d’arrestations. Des camps de détention et de torture. Des blessés, des tués. Des procès en vertu de la loi colonialiste[20] sur les manifestations contraires à l’ordre et réprimant les atteintes au respect dû à l’autorité.
- Pourquoi quitte t-on son pays?
Aujourd’hui encore, après tant d’années, lorsque quelqu’un me pose cette question, je ne répond pas ou plutôt, je répond par le silence ».[21]
Un jour, j’ai pris contact de France avec le père de « Mjidou » pour l’inviter à venir avec son épouse passer des vacances parmi nous.
Tout en étant très touché par mon geste, il m’avait fait comprendre que le seul voyage auquel il se préparait avec son épouse et qui avait de l’importance pour eux, était le voyage pour accomplir le pèlerinage.[22]
Par la Miséricorde d’Allah, ils ont pu le réaliser.
Peu de temps après, l’existence ici-bas de son épouse s’est achevée.[23]
Je lui ai adressé mes condoléances et sa réponse, pleine de simplicité, débordait d’amour pour son épouse que je n’oublie pas.
De temps à autre, je reçois des nouvelles du père de « Mjidou » : Son sérieux est toujours exemplaire et sa probité légendaire.
Qu’Allah nous unisse dans le Bonheur de l’au-delà.[24]


BOUAZZA


[1] Se reporter à mon texte intitulé « Enfance ».
[2] Ils avaient pratiquement le même âge et tous deux étaient magistrats du parquet (ministère public).
[3] Quartier qui était réservé aux colonialistes français avant ce qui a été appelé « l’indépendance dans l’interdépendance ».
Se reporter à mon texte ainsi intitulé.
[4] De deux ans plus âgée que moi.
[5] Son prénom c’est ‘Abd Almajiid (le serviteur du Glorieux, c'est-à-dire d’Allaah), mais nous l’appelions « Mjidou ».
Il est du même âge que moi.
[6] Bou’boula.
[7] Mon écrit « Ainsi parle un Musulman de France né au Maroc », 1992, p.6.
[8] Le père de « Mjidou » a demandé et obtenu de finir sa carrière de magistrat au tribunal de Khémisset.
[9] Qui était aussi étudiant en France.
[10] Préfecture.
[11] Les délicieux gâteaux, les crêpes, les galettes et autres préparés par cette fille, aujourd’hui mère, sont inoubliables.
[12] Souk, marché.
[13] Dans le texte initial, j’écrivais « il ».
[14] Mon écrit, op. cit, p. 74.
[15] Assabr (le « r » roulé).
[16] Se reporter à mon texte intitulé « Évasion ».
[17] Dans le texte initial j’écrivais « son ».
[18] Mon épouse était partie plus d’un mois avant, avec nos fils.
[19] Les massacres du 20 juin 1981.
[20] Loi du 29 juin 1935.
[21] Mon écrit, ibid, p. 102.
[22] Alhajj.
[23] Qu’Allaah la couvre de Sa Miséricorde.
[24] Voir :
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mardi 14 septembre 2010

CELUI QUI CONNAÎT TOUT

« Rien ne Lui[1] échappe fût-il du poids d’un atome[2] dans les cieux, comme sur la terre[3] et il n’est rien de plus petit ni de plus grand qui ne soit mentionné dans un Livre[4] bien clair ».[5]

[1] Allaah.
[2] Darra (le « r » roulé), un grain de poussière.
[3] Et en terre.
[4] Qui ne soit inscrit dans un Livre explicite.
[5] Alqoraane (Le Coran), sourate 34 (chaoitre 34), Saba-e, ayaate 3 (verset 3).
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lundi 13 septembre 2010

LE DÉPÔT

« Nous avons proposé le dépôt[1] aux cieux, à la terre et aux montagnes, mais ils ont refusé de le porter, en ont eu peur, et l’Homme l’a porté ».[2]

[1] Al-a-maana.
Dans sa traduction, en note de bas de page, Kachriid (Kechrid) précise que « tout ce qui est dans l’Univers obéit aveuglément aux lois strictes et immuables de la nature qu’on désigne par le nom de « déterminisme scientifique ».
Seul l’Homme a la faculté de juger et de choisir grâce à la raison et à l’intelligence dont Allaah l’a doué. Ce sont ces facultés particulières et ce libre-arbitre qui constituent le « dépôt » confié par Allaah à l’Homme et que les cieux, la terre et les montagnes refusèrent de garder, effrayés de cette trop lourde charge.
Si l’Homme honore la confiance qui lui a été faite et reste obéissant au Seigneur et à Son Messager sur lui la bénédiction et la paix, il se place en tête de la plupart des créatures d’Allaah, y compris les Anges.
Mais, s’il se sert de ces facultés et de ce libre-arbitre pour violer la Loi d’Allaah et bafouer toute morale, il subira pour l’éternité la dure loi de satan et les tourments humiliants et cruels de la vie infernale ».
Salaah Addine Kachrid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Coran, Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), p. 561.
Aljinn (les Génies) ont comme l'Homme, la faculté de juger et de choisir.
J'ai gardé Allaah qui est traduit par Dieu.
[2] Alqoraane (Le Coran), sourate 33 (chapitre 33), Alahzaab, Les Coalisés, aayate 72 (verset 72).
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samedi 11 septembre 2010

LA MORT

" Et voici venus les affres[1] de la mort avec la Vérité[2]. C’est ce que tu as voulu éviter ".[3]

[1] Sakrate, le " r " roulé (pluriel : sakaraate).
[2] Bilhaqq.
[3] Dans sa traduction du Qoraane (le " r " roulé), Salaah Addine Kachriid (le " r " roulé) précise en bas de page qu’" au moment de l’agonie les mondes inconnus se dévoilent au mourant qui voit alors les choses auxquelles il n’a jamais voulu croire tels le Paradis et l’Enfer. C’est pour cela que la mort est souvent désignée dans le Coran par le mot " alyaqiine , c'est-à-dire la " conviction " ".
Moi je traduis " alyaqiine " par la " certitude ".
Alqoraane, Le Coran, sourate 50 (chapitre 50), qaf, aayate 19 (verset 19).
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vendredi 10 septembre 2010

LE RÊVE



Ramadane[1] a commencé cette année au Mghrib[2] le jeudi 12 août 2010, selon le calendrier dit Grégorien.
Un jour après la France.[3]
Le soir du lundi 26 ramadane[4] 1431 là-bas, avant la rupture du jeûne,[5] j’ai reçu ici un appel d’une personne dont je reconnais la voix sans difficulté.
C’est une personne qui me téléphone de temps à autre, avec parfois quelques mois d’intervalle entre les appels.
Souvent, je lui demande de raccrocher et je la rappelle pour lui éviter les dépenses de la communication.
Lorsqu’elle m’appelle, cette personne est souvent dans le « magasin » de mon beau-frère,[6] tailleur à Lkhmiçaate,[7] qui s’y rend toujours même si cela fait plusieurs années qu’il n’a plus de clients, pour retrouver des connaissances et « passer le temps ».
« Lhanoute » comme « on » l’appelle là-bas, reste une sorte de point de « ralliement ».
J’y allais souvent.[8]
Dans un message sur internet, mon neveu,[9] enseignant universitaire et journaliste, m’en a un peu parlé dernièrement :
« J’aime visiter « lhanoute » du « mari de ta sœur » (cette expression lui colle comme un second prénom).
Dans ce petit « magasin », vieux de plusieurs décennies, une sérénité parfumée de l’histoire authentique, populaire de Khémisset, me procure une tranquillité sans limite.
Je regarde cette vieille rue qui résiste encore au temps, je contemple les petits murs du « magasin » à l’intérieur, sur lesquels reposent de vieilles coupures de journaux et de vieux magazines où l’on voit des « vedettes » du cinéma français portant des costumes des années soixante, donnés en exemple par le « mari de ta sœur », le tailleur « chic » et « classe » que personne, « PERSONNE » a-t-il insisté, ne sollicite aujourd’hui.
C’est fini regrette t-il, fini le temps où il travaillait ».[10]
En répondant, j’ai écrit entre autres :
« Ce que tu dis sur le « mari de ma sœur », sur son « magasin » et le reste parle à mon cœur et subitement mes yeux s’embrument ».
En me téléphonant cette fois, la personne ne voulait pas raccrocher pour que je la rappelle, avant de m’avoir raconté le rêve.[11]
Elle arrivait à Rbate[12] en taxi lorsqu’elle a entendu une voix qui l’a incité à descendre du véhicule et c’est alors qu’elle a compris que c’était ma voix.
J’étais en haut d’un minaret,[13] et j’appelais à la prière.
J’étais habillé de blanc et ma stature était tellement impressionnante que la personne ne voyait que ma poitrine et mes bras.
Elle me parlait mais je lui demandais de se taire.
Lorsque j’ai terminé l’appel à la prière,[14] elle a pu me dire qu’elle voulait m’apporter une « jllaba ».[15]
Je lui ai fait savoir que j’en avais une dans l’avion.
En ayant une de mes sœurs au téléphone à Lkhmiçaate, je lui ai parlé de ce rêve qui venait de m’être raconté.
Pour elle, il signifie que je vais rentrer au Mghrib.
Elle va cependant demander des précisions à une de ses amies, plus douée dans l’interprétation des rêves.[16]


BOUAZZA


[1] Ramadaane, ramadan, le mois du jeûne pour les croyants et les croyantes.
[2] Le « r » roulé, Maroc.
[3] Le début ou la fin d’un mois selon le calendrier lunaire peut changer d’un lieu à l’autre.
[4] Veillée pour « laylate Alqadr » (la nuit du Destin) qui se situe dans les dix derniers jours de ramadaane (veillées des nuits qui débouchent sur les jours impairs : 21, 23, 25, 27, 29) mais que beaucoup espèrent dans la veillée du 26).
En France, cette veillée du 26 a donc eu lieu dimanche.
Alqoraane (Le Coran), sourate 97 (chapitre 97), Alqadr (le « r » roulé), La Destinée, La Valeur.
[5] Al-i-ftaar (le « r » roulé).
[6] Le mari de ma sœur de six ans plus âgée que moi.
[7] Khémisset.
[8] À l’époque, il avait des clients et travaillait beaucoup.
[9] Le fils de ma sœur de deux ans plus âgée que moi.
[10] Il est âgé de plus de soixante dix ans et il est locataire du « magasin » depuis 1957.
[11] Les croyants et les croyantes évitent de raconter les mauvais rêves.
[12] Rbaate (le « r » roulé), Rabat, érigée en capitale du Maroc par le colonialisme français qui a mis en place une « monarchie héréditaire de droit divin ».
[13] Dans le rêve, j’étais en haut du monument appelé la « tour Hssaane » ou « Hassan », un minaret dont le début des travaux remonte à 1196, et qui n’a jamais été achevé.
Ce minaret devait être celui d’un grand lieu de prosternation (masjid, mosquée) au temps de « Almouwahhidoune », « les Unitaires » (les Almohades).
Se reporter aux documents sur Ibn Toumrte (Ibn Toumert), ‘Abd Almoumine (Abdelmoumen) et autres.
[14] Al-a-dane, al-a-daane.
[15] « Djellaba », longue robe avec capuchon, en laine ou autre matières.
[16] Voir :
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jeudi 9 septembre 2010

NE COMPRENEZ-VOUS DONC PAS ?

Tout ce qui vous a été donné comme biens c’est la jouissance de la vie ici-bas et sa parure. Ce qu’il y a auprès d’Allah est meilleur et plus durable. Ne comprenez-vous donc pas ?[1]


Cette vie d’ici-bas n’est qu’amusement et jeu. C’est la demeure de l’au-delà[2] qui est la Vraie Vie. S’ils savaient ![3]

[1] Alqoraane (Le Coran), sourate 28 (chapitre 28), Alqasas, Le Récit, aayate 60 (verset 60).


[2] Ultime.
[3] Alqoraane (Le Coran), sourate 29 (chapitre 29), Al’anekaboute, L’Araignée, aayate 64 (verset 64).


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mercredi 8 septembre 2010

L’ÉPOUX ET L’ÉPOUSE

« Et parmi Ses signes[1] Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de la tendresse et de la miséricorde.[2] Il y a en cela des signes pour des gens qui réfléchissent.[3]

[1] Les signes d’Allaah.
[2] Dans sa traduction du Qoraane, Salaah Addiine Kachriid (Salah Eddine Kechrid) précise en bas de page que « dans ce verset il y a le rappel que la femme est de la propre nature de l’homme c'est-à-dire qu’elle lui est, de ce point de vue, parfaitement égale et qu’il n’a aucune raison de se croire supérieur à elle.
Il y a le rappel que l’homme ne peut retrouver son calme, c'est-à-dire son équilibre psychique, qu’en vivant avec la femme. C’est un rappel à l’époux qu’il doit cohabiter avec son épouse.
Enfin Allaah nous rappelle que la vie conjugale tire sa force des liens de tendresse et d’amour réciproques qui unissent les deux époux et qui sont parfois remplacés par des liens de miséricorde quand l’un d’eux est malade, ou trop vieux, ou frappé de quelque infirmité avilissante ».
[3] Alqoraane (Le Coran), sourate30 (chapitre 30), Arroum (le « r » roulé), aayate 21 (verset 21).
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mardi 7 septembre 2010

CLARIFICATION

« Tu ne trouves pas des gens[1] qui croient à Allah et au jour dernier[2] se liant d’amitié avec ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leurs pères, leurs fils, leurs frères ou les gens de leur groupe[3] ».


« Allah ne vous défend pas de fréquenter ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de la religion[4] et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Il ne vous défend pas d’être bons et équitables avec eux[5]. Allah aime les équitables[6].
Par contre,[7] Allah vous défend de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus à cause de la religion, qui vous ont chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes[8] ».

[1] Qawme, clan.
[2] Le jour du jugement dernier.
[3] ‘Achiiratahoume.
Alqoraane (Le Coran), sourate58 (chapitre 58), Almoujaadala, La Discussion, aayate 22 (verset 22).


[4] Addiine.
[5] « La mère de Asma, la fille de Aboubkr est venue à Médine rendre visite à sa fille et lui apporter des cadeaux. Asma n’a pas voulu l’introduire chez elle ni accepter ses cadeaux car sa mère était encore païenne.
C’est alors que ce verset fut inspiré au Prophète, sur lui la bénédiction et la paix, et elle accepta alors de la recevoir ».
Note de bas de page de Salaah Addine Kachriid, dans sa traduction du Qoraane.
[6] Ceux qui sont justes.
[7] Innamaa.
[8] Addaalimoune.
Alqoraane (Le Coran), sourate 60 (chapitre 60), Almoumtahana, L’Éprouvée, Celle qui est mise à l’épreuve, aayate 8 et aayate 9 (verset 8 et verset 9).


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lundi 6 septembre 2010

ILS NE SONT PAS CROYANTS

« Parmi les gens[1] il en est qui disent : « Nous avons cru à Allah et au Jour dernier », alors qu’ils ne sont pas croyants.[2]
Ils cherchent à tromper[3] Allah et ceux qui ont cru,[4] mais ne trompent qu’eux-mêmes et ne s’en rendent pas compte.[5]
Il y a dans leurs cœurs une maladie,[6] et Allah leur accroît la maladie.[7] Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti ».[8]

[1] Annaas.
[2] Wa maa houme bimouminiine.
[3] Youkhaadi’oune.
[4] Alladiina aamanou.
[5] Wa maa yach’ouroune (le « r » roulé).
[6] Le doute et l’hypocrisie selon Mohammad Hamid Allah (Muhammad hamidullah).
[7] Fazaadahoume Allah marade (le « r » roulé).
[8] Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (le « r » roulé), La Vache, aayate 8 à aayate 10 (verset 8 à verset 10).
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dimanche 5 septembre 2010

HRIRA BIEN QUI HRIRA LE PREMIER



Vous connaissez la soupe dite hrira ?[1] Avez-vous essayé de la faire ? Non ? Qu’avez-vous fait alors de la recette ?[2] Vous voulez que je vous la redonne ?
Pour sept à neuf personnes, vous prenez un à trois oignons que vous hachez avec beaucoup de coriandre,[3] du persil et du céleri.[4]
Vous les mettez dans une marmite avec trois cents grammes de viande d’agneau, de bœuf ou de poulet en petits morceaux, une grande boîte de tomates coupées,[5] trois grandes cuillères de sauce tomate, de l’huile d’olive[6] et cinq litres d’eau.
Vous laissez cuire.
Doucement.
Tranquillement.
Le temps nécessaire.
Ensuite vous ajoutez, pour épaissir, environ trois cents grammes de farine délayée dans trois verres d’eau tiède et passée dans une passoire fine pour éviter les grumeaux.
Vous tournez régulièrement.
N’oubliez pas un peu de vermicelle, un œuf[7] et une petite boîte de pois chiches, déjà cuits pour simplifier.
Au Mghrib,[8] c’est la soupe de ramadane.[9]
En effet, elle est présente tout le mois, dés la rupture du jeûne.
Pour beaucoup, cette soupe ne fait qu’ouvrir le menu de la grande bouffe des soirées de ce mois, soirées de tous les excès.
Pour les croyants et les croyantes, la rupture du jeûne n’a rien à voir avec la gloutonnerie et la débauche que connaissent les pays dits « musulmans »,[10] et auxquelles se livrent des personnes dites « musulmanes » dans de multiples autres pays.
Lhrira,[11] c’est la joie d’avoir jeûné et donc accompli une prescription d’Allah.
C’est la rencontre, l’échange, le partage, le rappel, l’invocation, la Prière.
Jeûner, c’est prendre la Route de la Foi.
Remercier Allah pour ce mois purificateur.[12]
Se ressourcer afin de s’améliorer.
Vouloir la Parure de la Piété.
Il est donc important de répéter, encore et encore, que jeûner ne consiste pas seulement à renoncer aux aliments, aux boissons ou autres,[13] à s’abstenir de ce qui rompt assiyaame[14] du lever au coucher du soleil pour s’adonner ensuite à une orgie cul-inaire[15] et à des pratiques néfastes.
Jeûner, c’est aussi faire plus d’efforts pour s’éloigner de ce qui est nuisible.
Plus d’effort pour être mieux à l’écoute.
Plus d’efforts pour renforcer l’humilité.
Et c’est en toute humilité que des croyants et des croyantes dégustent leur bol[16] de hrira[17] à la rupture du jeûne.
Et il est vivement recommandé de ne pas retarder ce moment : Hrira bien qui hrira le premier.
Beaucoup rient de cela ?
Rira bien qui rira le dernier.[18]



BOUAZZA


[1] Lhrira (les « r » roulé).
[2] Se reporter à mon texte intitulé « Dépôt ».
[3] Qzbour (le « r » roulé).
[4] Ou seulement de la coriandre.
[5] Ou des tomates fraîches.
[6] Ou d’arachide, ou autre.
[7] Battu dans la marmite.
[8] Le « r » roulé ; Maroc.
[9] Le « r » roulé, ramadaane, ramadan, le mois du jeûne pour les croyants et les croyantes.
Le 1er ramadaane 1431 a correspondu au mercredi 11 août 2010 selon le calendrier dit Grégorien.
[10] Se reporter à mon texte intitulé « Des « États » dits « musulmans » ».
[11] Ou autre chose.
[12] Moutahhir (le « r » roulé).
[13] Se reporter à mes textes intitulés « Le jeûne et les rapports sexuels » et « La rupture du jeûne ».
[14] Le jeûne.
[15] Culinaire.
[16] Ou leur assiette.
[17] Ou autre chose.
[18] Voir :
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samedi 4 septembre 2010

LE POULET


Lors de mon dernier séjour au Mghrib[1] en 1995,[2] je me suis rendu à la campagne avoisinante de Rbate[3] et Sla[4] pour voir ma sœur de deux ans plus âgée que moi, son mari, mes neveux et mes nièces.
Ils étaient à la ferme.
Saisir le mari, c’est s’intéresser au poulet.
Dans un texte diffusé sur internet, son fils aîné[5] écrit :
« En 1972, mon père achète un terrain vague de trois hectares, à 10 kilomètres de Rabat.
On le surnomme rapidement « Lblad ».[6]
À l’époque, mon père avait 26 ans, j’en avais quatre.
Avec ma mère, ils décident de se partager financièrement la tâche.
Ils étaient tous les deux de petits fonctionnaires […]. Leurs salaires, très limités, étaient consacrés l’un au paiement du « terrain fraîchement acquis », l’autre aux besoins de la « petite famille ».
Comme je l’ai déjà dit, j’avais quatre ans, ma sœur trois et mon frère, enfin, venait de naître.[7] Il y avait aussi ma grand-mère paternelle […].
Lorsque mon père a acheté ce terrain, il n’avait aucun sou pour l’équiper.
Rien.
Il y allait de temps en temps pour « voir ».
Imaginer quelque chose pour plus tard, rêvasser, flâner… […].
Un jour, il y a installé une « berraka »[8] en contre-plaqué : huit mètres sur quatre. […].
Pourquoi ne pas y élever des poussins ?
Oui, pourquoi pas ?
Lorsqu’il en a parlé à sa mère et son épouse, elles ont rigolé de toutes leurs dents.
Mais leur réaction ne l’a pas empêché de mettre son plan à exécution.
Je crois qu’au début, il y avait élevé une centaine de poulets fermiers, ou une soixantaine.
Je ne m’en souviens plus.
Il les a vendus au bout de deux ou trois mois, et en a élevé d’autres par la suite.
Les « bénéfices » n’étaient pas toujours au rendez-vous, mais mon père s’était déjà lancé. […].
Lorsqu’il a terminé le paiement du terrain, il a décidé de construire un poulailler en argile et en paille. […]. Il y a commencé un élevage de poules pondeuses. Le « profit » suit au début, mais un jour, des dizaines de poules se sont retrouvées mortes : la peste avait emporté tout l’élevage au bout de deux ou trois jours.
Mon père est découragé.
Il « abandonne », mais momentanément. […].
C’est un homme têtu et courageux. […].
Un aventurier.
Comme on dit, il a commencé « à partir de rien ».
Ce qui fait sa force ?
C’est cela justement : il n’avait rien à perdre.
Quelques mois après la catastrophe du « poulailler d’argile », il décide d’opérer son retour.
Il est arrivé à se procurer un peu d’argent et s’est lancé dans une nouvelle « bande ».[9] […].
Un jour, le poulailler s’écroule […].
Dedans, plus de 7000 pondeuses meurent de froid. […].
Le temps passe et mon père arrive, en dépit de toutes les difficultés, à construire un poulailler. […]. En ciment armé.
Il se « re »-lance. […].
Le « profit » ne suit pas.
Il abandonne finalement.
Il a décroché un poste […] avec un salaire conséquent. […].
Plus tard, il est contacté par un groupe d’aviculteurs français qui veut investir et fait de lui son représentant au Maroc […].
Le groupe va finir par quitter le pays.
Mon père se « re »-lance, encore une fois, en commençant par le commencement : construire des poulaillers. […].
Il achète, en 1992, un autre terrain, pas loin de « Lblad », puis un autre, et plusieurs autres.
Il les transforme en fermes, avec des poulaillers en ciment armé.
La même année, il décide de construire une maison au lieu précis où la « berraka » a été installée vingt ans auparavant ».[10]
Je connaissais les grandes lignes de cette « entreprise ».
À mon arrivée à la ferme, je n’ai pas tardé à remarquer un bardot[11] délaissé.
J’ai appris que mon beau-frère avait besoin d’une bête de somme et qu’un jour, le bardot s’est trouvé à la ferme.
Une fois le travail accompli, le bardot a été abandonné.
Lorsque je l’ai vu, il était étendu et n’avait rien à manger.
Il était squelettique et ne tenait plus sur ses pattes.
Il agonisait.[12]
Interrogé, un des employés de la ferme m’a répondu que le bardot ayant fait ce qu’il avait à faire, il était devenu « inutile ».[13]
Comment le mari de ma sœur pouvait-il agir ainsi ?[14]
Je ne le connaissais donc pas bien.[15]
Nous croyons souvent connaître une personne et nous nous rendons compte parfois que nous ne la connaissons pas.
Je ne voulais peut-être pas « saisir » le « sens » de son « savoir-faire » pour « devenir quelqu’un ».[16]
J’ai donné à l’employé de la ferme de quoi acheter un sac d’orge[17] en le chargeant[18] de veiller à ce que le bardot soit nourri, abreuvé et soutenu pour se remettre sur ses pattes afin d’être lâché par la suite dans la nature.
Pendant quelques jours, il s’est occupé de l’animal mais n’a pas tardé à le laisser mourir.[19]
Et ma sœur ?
Elle pensait en mère qui subit.
Elle n’avait pas besoin de me le dire.
Je lui ai écrit[20] de France.
Une longue lettre je crois.
Très critique pour son époux.
Je voulais l’aider à faire de son mieux pour marcher sur la Route de la Foi.
Je lui ai parlé de Qaroune.[21]
Qaroune était un individu qui a amassé une « fortune colossale ».
Il avait accumulé des « trésors » et se vantait de son « savoir-faire » pour « s’enrichir ».
Il a été englouti par la terre avec sa maison.[22]
Allah n’aime pas les personnes qui cherchent à s’élever sur terre et à semer la corruption.[23]
Qu’Allah nous guide.[24]


BOUAZZA


[1] Le « r » roulé, Maroc.
La ferme est aux environs du fleuve Abou Raqraaq (Bourgraag, Bouregreg) qui passe entre Rbaate (Rabat) et Sla (Salé).
[2] Selon le calendrier dit Grégorien.
[3] Rbaate (le « r » roulé), Rabat (érigée en « capitale » par le colonialisme français qui a mis en place une « monarchie héréditaire de droit divin »).
[4] Salé.
[5] Aujourd’hui enseignant universitaire et journaliste.
[6] La terre.
[7] Deux autres enfants sont nés par la suite : une fille et un garçon.
[8] Baraque, construction utilisée souvent dans les bidonvilles marocains.
[9] Dans un élevage de poulet, la « bande » correspond à la période (50 jours) pendant laquelle le poussin d’un jour devient poulet, c'est-à-dire bon pour être commercialisé.
[10] Lblad, 11 décembre 2006.
[11] Animal issu de l’accouplement d’un cheval et d’une ânesse.
[12] Personne parmi le voisinage ne pouvait s’en charger car la sécheresse ne permettait pas aux paysans pauvres d’avoir de quoi nourrir des bêtes.
Les paysans maintenus dans la misère par un système criminel sont parfois obligés d’abandonner les bêtes qu’ils n’arrivent ni à alimenter, ni à vendre.
[13] J’étais étonné par le traitement réservé au bardot, même si je n’ignorais pas qu’au Mghrib, la maltraitance des humains, des animaux et autres fait partie du quotidien.
[14] La réponse de l’employé de la ferme était en fait une référence à la position du mari de ma sœur.
[15] Sa mère, une parente de mon père, était venue à Lkhmiçaate où nous venions de nous installer pour qu’il puisse continuer ses études au collège (se reporter à mes textes intitulés "Ma soeur" et « Une femme aimée »).
Avec le brevet des études secondaires, il a eu un emploi à Rbaate et habitait avec sa mère et la sœur de celle-ci qui considérait qu’il était son fils.
Il n’a pas tardé à se marier avec ma sœur qui avait elle aussi arrêté les études au collège et avait un emploi à Agadir où mon père exerçait.
[16] Son « savoir-faire » lui sert « beaucoup » dans le système criminel.
[17] Il n’a acheté que quelques kilos et a gardé le reste de l’argent.
[18] Il ne pouvait pas manifester une opposition ouverte à une demande de cette nature émanant du frère de l’épouse de son employeur, surtout lorsqu’il y a de l’argent qui va avec.
[19] Lorsqu’il est mort, je n’étais plus à la ferme.
[20] A-t-elle eu cette lettre ? La garde t-elle toujours ? Son époux en a-t-il pris connaissance ? Et les enfants ?
[21] Qaaroune, Coré.
[22] Alqoraane (Le Coran), sourate 28 (chapitre 28), Alqasas, Le Récit, aayate 76 à aayate 84 (verset 76 au verset 84).
[23] Alfaçaade.
[24] Voir :
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