vendredi 31 décembre 2010

ET LORSQUE VOUS APPELEZ À LA PRIÈRE

« Et lorsque vous appelez à la Prière, ils la prennent comme moquerie et jeu. C’est parce que ce sont des gens qui ne raisonnent pas ».[1]

[1] « Wa idaa naadaytoume ilaa assalaate ittakhadouhaa houzouyyane wa la’ibane. Daalika bi-annahoume qawme laa ya’qiloune ».
Alqoraane (Le Coran), sourate 5 (chapitre 5), Almaa-ida, La Table, Le Festin, aayate 58 (verset 58).
En note de bas de page il est précisé que « dans ce verset 58 se trouve mentionnée cette aversion remarquable qu’ont les ennemis de l’Islaam pour l’appel du muezzin (du mouaddine).
Nous voyons même des gens qui se disent musulmans mais qui, sous pretexte d’avoir reçu un vernis de culture occidentale, ne se croient plus asreints aux obligations sacrées de l’Islaam. Bien plus, ils déposent des plaintes et écrivent des articles dans les journaux pour dénoncer ce bruit qui trouble leur calme olympien.
Le Prophète Mohammad, bénédiction et salut d’Allaah sur lui, nous dit que satan (achchaytaane) se sauve en courant à l’appel du mouaddine. Le Prophète bénédiction et salut d’Allaah sur lui, recommande à celui qui est seul d’appeler à la Prière ».
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), p. 148.
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jeudi 30 décembre 2010

LE CHÂTIMENT DOULOUREUX


« Ceux qui ont mécru, s’ils avaient tout ce qui est sur terre et autant encore pour se racheter du châtiment du Jour de la Résurrection, cela ne serait pas accepté d’eux. Et ils auront un châtiment douloureux ».[1]

[1] « Inna alladiina kafarou law anna lahoum maa fii al-ard jammii’ane wa mithlouh ma’ah liyaftadou bih mine ‘adaab yawm alqiyaama, maa touqoubbila minhoume. Wa lahoum ‘adaab aliime ».
Alqoraane (Le Coran), sourate 5 (chapitre 5), Almaa-ida, La Table, Le Festin, aayate 36 (verset 36).
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mercredi 29 décembre 2010

LA VÉRITÉ

« Ce qui t’a été descendu[1] de ton Seigneur est la Vérité, mais la plupart des gens ne croient pas. »[2]

[1] Alqoraane (Le Coran) qui est la continuation, la synthèse et le parachèvement du Message d’Allaah.
[2] Alqoraane (Le Coran), sourate 13 (chapitre 13), Arra’d, Le tonnerre, aayate 1(verset 1).
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mardi 28 décembre 2010

IMPOSTURE

[1]

Allah parle dans Alqoraane qui est la continuation, la synthèse et le parachèvement de Son Message, des imposteurs :
« Parmi les gens il en est qui disent : « Nous avons cru à Allah et au Jour dernier », alors qu’ils ne sont pas croyants.
Ils cherchent à tromper Allah et ceux qui ont cru, mais ne trompent qu’eux-mêmes et ne s’en rendent pas compte.
Il y a dans leurs cœurs une maladie, et Allah leur accroît la maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti ».[2]
Comme d’autres « États »[3] qui se réclament de « l’Islam », Le système au Maroc est fondé sur le mensonge, sur l’imposture.
Comme eux, il participe à ce que l’Islam[4] rejette, dénonce, condamne et combat depuis toujours.
Les enlèvements, les séquestrations, les supplices, les éliminations, les bagnes et autres lieux d’enfermement sont une des caractéristiques de ce système des ténèbres dont le bagne de Tazmamarte[5] est un rappel.[6]
Un système immonde, infâme, abject, hideux, féroce, cruel.
Un système de l’injustice, du vice, de l’abîme, du chaos.
Un système du pillage et de la corruption dans tous les domaines.
Un système de meurtres, de massacres, de carnages, de vols, de viols qui soumet des hommes, des femmes et des enfants aux pires tortures, aux pires horreurs.
Un système répugnant, ignoble, abominable.
Un système d’une arrogance et d’une cupidité indescriptibles.
Un système de tous les trafics.
Un système de débauchés.
Un système de traîtres.
Un système qui s’est mis au service du colonialisme, de l’impérialo-sionisme pour se maintenir et continuer la débauche, l’exploitation, l’oppression et autres.
Un système qui, tel un virus, contamine diverses couches des populations et leur transmet les germes de la pourriture et de la putréfaction.
Tazmamarte.
Un village du Sud-Est, non loin de Rich,[7] au pied du jbel[8]tazgzaoute,[9] à mille cinq cents mètres d’altitude, dans le Moyen Atlas.[10] C’est dans ce coin qu’a été installé le bagne.
Bagne attenant à une garnison militaire avec des officiers et des sous-officiers de l’armée française.
Dans cet endroit, et dans plusieurs autres de sinistre réputation, le système a atteint l’innommable.
Des survivants impliqués dans des atteintes au système, ou mêlés, d’une façon ou d’une autre à ces tentatives, ou supposés avoir appris ou vu, même malencontreusement, ce qu’il ne faut pas apprendre ou voir,[11] ont été choisis pour subir des châtiments inimaginables.
Le système s’est emparé d’eux pour les emmurer à Tazmamarte et ailleurs, afin de terroriser ceux qui pourraient être tentés de lui porter atteinte.
À Tazmamarte, de 1973 à 1991, le système a eu recours à la haine qui l’a toujours caractérisé, pour détruire jusqu’au point le plus élémentaire de l’être humain.
Bagne «entouré de montagnes rocheuses. Aux quatre coins de l’enceinte se trouvaient des casemates, des miradors et de puissants projecteurs. L’un des côtés était renforcé de fils barbelés, les sentinelles armées de mitraillettes montaient la garde d’une manière vigilante, elles avaient l’ordre de tirer sans sommations.»[12]
Une lettre[13] écrite par un bagnard en 1989, parvenue en France en 1991 précise :
«La garnison ressemble à l’extérieur[14] aux garnisons d’importance secondaire. Il n’y a rien qui attire l’attention ou soulève la curiosité […]. Un décor habituel et ordinaire, un poste de commandement, un mess pour les soldats, des chambres individuelles pour ces derniers, des garages de réparation de véhicules, des locaux administratifs …
Une seule chose attire l’attention : l’existence d’une unité blindée chargée de renforcer la garde. À l’extrême nord de la garnison, une porte en fer, gardée, dont personne ne pourra approcher à l’exception d’un petit nombre de sous-officiers.
Ouvrons cette porte qui nous conduira à une grande cour vide, où il y a des réduits contenant du matériel abandonné. Une autre porte de fer se trouve juste en face de la première et est sévèrement gardée. Nous allons nous trouver également devant une grande cour rectangulaire couverte de sable, et dissimulée par des murailles de roches. À droite de la porte gardée et à sa gauche, deux bâtiments construits en ligne droite, en béton armé et recouverts d’une toiture de zinc. De l’intérieur de ces deux bâtiments, des voix atteignent les oreilles sous forme d’échos étranges, mélange de cris, de douleur et d’appels désespérés qui disparaissent un instant puis reprennent sans régularité.
Les portes des deux bâtiments ne sont pas gardées directement mais il y a des tours de guet où des gardes surveillent la moindre parcelle de la cour. Entrons dans le premier bâtiment. Au premier pas, tu te retourneras instinctivement à la recherche d’une bouffée d’air. L’odeur de pourriture t’accueille comme un violent coup de poing au nez […]. Les ténèbres opaques couvrent tout ce qui se trouve à l’intérieur. Allume une torche pour voir devant toi un couloir étroit, long et extrêmement sale. Il ressemble très fort à un petit souterrain. Sur les bords sont alignées des portes en fer numérotées […] Chaque numéro représente une cellule de mort lente. Ouvre la première. Elle est vide à l’exception d’une civière et d’une grande torche. La deuxième cellule est vide aussi. Ouvre la troisième. Tu seras glacé de stupeur par la vue d’un corps humain étendu sur une dalle en ciment. En face de la porte, un squelette avec une barbe très longue, touffue, cachant des cheveux longs, sales […], les ongles se sont allongés pour prendre la forme des griffes de ces fauves imaginaires, l’odeur forte, nauséabonde ; l’odeur des déchets humains mélangée à celle des suées de l’angoisse. La vision de la mort nette, mais dans une tentative d’appel, le malheureux te fait savoir qu’il vit[15] ; un état d’agonie : il s’agit d’un prisonnier atteint de paralysie depuis longtemps.
Ouvre une autre cellule. Une momie essaie d’y marcher à quatre pattes pour tenter d’atteindre la porte.
Ouvre cette cellule d’où parvient ce cri. Un spectre humain, couvert de haillons, laissant distinguer des cuisses qui ont perdu toute musculature […]. Délire fiévreux, insensé, qui te montre que le malheureux a perdu toute sa raison. Il est atteint de folie à cause des circonstances infernales […].
Le deuxième bâtiment est vide, à l’exception de six détenus étendus à terre. Les occupants des autres cellules sont déjà morts dans des circonstances odieuses, que satan lui-même refuserait.
Regagne la cour et va au fond, au mur qui se trouve en face des deux bâtiments : le sol est tout à fait plat. Regarde bien les petits repères en ciment qui jalonnent le mur : chaque repère représente un crime odieux, un drame sanglant, un détenu tué au mépris de la loi, de la justice, dans le secret total.
[…]. Un froid vif s’installe tout au long de l’automne et de l’hiver. La chaleur suffocante s’installe tout l’été [..]. La cellule est une sorte de boîte étroite, sans lumière, très sale, elle se transforme par temps froid en un terrible réfrigérateur et, en été, elle devient une fournaise. Elle a 2,50 m de côté. Elle contient un w.c sans chasse, au dessus duquel se trouvent trois petites étagères horizontales. Entre celle-ci, le mur est percé de quelques trous donnant sur le couloir que je t’ai déjà présenté. Ils tiennent lieu, si je peux dire, de fenêtre pour le prisonnier.
En face de la porte, il y a une dalle en ciment, attenante au mur, que le détenu utilise en guise de lit. Au plafond, là aussi une toute petite percée qui permet à un mince et vague filet de lumière de pénétrer, et qui trace sur le sol de la cellule un cercle pâle, d’une vingtaine de centimètres de diamètre, à peine perceptible.
L’équipement : un récipient […], un plat, un verre, le tout en plastique.
L’alimentation : le matin, une tasse de café de mauvaise qualité et peu sucré. À midi, une louche de fèves fourragères ou de poids chiches rongés par la vermine. Le soir, une louche de vermicelle bouilli dans l’eau salée, avec une toute petite quantité de graisse sale.
Avec tout cela, un demi-pain pour toute la journée, et pour toute la journée également, cinq litres d’eau pour boire, se laver et aller aux toilettes. Quand à la viande, les prisonniers recevaient, dans les premières années, un morceau par jour […].
Les soins : inexistants, je pourrais même dire qu’ils sont comme des interdits rituels.
Les couvertures : deux couvertures déchirées, sales, dont l’une sert en fait de matelas. Cela tout au long de l’année. C’est la première cause de décès parmi les condamnés, malgré leur bonne santé de départ […].
L’habillement : au début, les prisonniers ne purent se changer qu’après l’usure complète de leur première tenue, ce qui découvrait les endroits intimes de la manière la plus flagrante. Après ces premières années, les détenus ont commencé à recevoir, tous les deux ans, une chemise, un pantalon et une couverture. Quant aux chaussures, une nouvelle paire est accordée tous les quatre ans. Tous les prisonniers passèrent les premières années pieds nus.
Les gardiens : […] ni indulgence ni pitié[16]. Criminels de nature, imaginant avec enthousiasme des méthodes de torture toujours plus raffinées […].
Le directeur : c’est un géant du mal, satan en personne ».[17]
Un survivant du bagne raconte :
«En multipliant les contorsions[18], nous avons pu deviner deux grands blocs d’une cinquantaine de mètres de longueur, dans le prolongement l’un de l’autre. Les deux bâtiments devaient faire dix mètres de largeur et quatre de hauteur. Un mur d’enceinte de six mètres de haut avec des guérites aux quatre coins semblait rendre impossible toute échappée ou évasion. La cour, mélange de terra battue, de rocaille et de sable, présentait une inclinaison assez forte, et le bloc 1 dominait assez nettement le bloc 2. […].
De nos corps crasseux émanait une odeur de charogne qui s’ajoutait à celle tout aussi infâme de nos toilettes bouchées. Nous souffrions plus souvent de diarrhée en été qu’en hiver. Nous sentions plus mauvais qu’une benne à ordure. Tout cela était parfaitement dégradant. Un nombre considérable de bestioles, mouches, moustiques, cafards, punaises, scorpions se mettaient à pulluler dans les deux bâtiments, n’épargnant aucune cellule. Les insectes n’étaient pas les seuls à profiter de l’aubaine puisque nous recevions la visite de serpents et de rats qu’aucune porte n’a jamais arrêtés. […].
Avec la faim qui nous taraudait sans cesse, notre santé physique et mentale resta pendant plus de dix huit ans au centre de nos préoccupations. […]. Dès les premiers mois, nous multipliâmes les infections intestinales puis l’hiver venu, les grippes, angines, laryngites et autres bronchites qui déclenchaient en nous des fièvres de cheval. […]. Cries et abcès ne tardèrent pas à apparaître entraînant d’horribles souffrances […]. Les céphalées sous toutes leurs formes, les atteintes oculaires, conjonctivites, irritations, la perte de l’odorat, les rhumatismes, les torticolis constituaient une monnaie courante de maux et aucun rayon de soleil ne redonna un peu de vie à nos muscles atrophiés ou à nos peaux anémiées. Nous avons presque tous souffert du gonflement ou de l’inflammation des parties génitales et notamment des testicules. Les bourdonnements ou les sifflements d’oreille […] formaient un autre cauchemar […]. Les maladies de peaux provoquées par notre état de crasse les piqûres d’insectes ou diverses allergies tenaient également le haut du pavé […]. La punaise se révéla vite un ennemi implacable avec laquelle il était impossible de cohabiter. Elle nous suçait le peu de sang qui nous restait et nous empêchait de dormir […]. Notre pitance[19]était indigeste, il nous arrivait de confondre une aile de cafard avec un petit os et de nous en réjouir, convaincus que nous avions récupéré un peu de viande…les cancrelats véhiculant de nombreuses maladies, elles ne nous épargnèrent certainement pas […].
Pendant les premières années, nos cheveux tombaient sur nos épaules, et nos barbes couvraient le haut de nos poitrines. Nos moustaches nous empêchaient de manger et l’absence de ciseaux ou de rasoirs même primitifs nous angoissait presque».[20]
Un autre rescapé précise :
«Les gardes m’enlevèrent avec rapidité et dextérité cagoule, bandeau, menottes et me poussèrent de l’avant. J’eus l’impression de plonger, le découvrant devant moi, dans un noir nauséabond. Je fis trois pas et m’immobilisai, étouffé, glacé de terreur. Il me semblait faire mon entrée brutale dans la mort. La porte claqua dans mon dos avec un bruit métallique se répercutant comme dans un tunnel.
Je venais d’être enfermé dans ma tombe en béton. […]. Le silence était absolu comme ce noir qui m’enveloppait […]. Les ténèbres dans lesquelles je me tenais debout […] étaient si opaques et si profondes qu’elles en paraissaient palpables […].
Je m’astreignis à prendre possession de ma nouvelle demeure obscure, et à en assimiler l’horrible puanteur […]. Je voulais en faire un prolongement de mon corps afin de pouvoir me déplacer dans son noir tombal, sans crainte d’en cogner les murs ou de me faire quelque entorse désastreuse pour mes mouvements […]. Je fis connaissance avec un infect trou, en retrait de la porte. Repéré t de mon pied, je le situai en me mettant à genoux et en tâtonnant avec mes doigts sur un gros bourrelet de matières desséchées et entourant de mes mains affolées, l’immonde couronne. En ces instants de violent dégoût, j’aurai eu tant de joie à en ceindre le chef de celui qui nous avait envoyés dans cette pourriture. Nauséabond trou de vingt centimètres de diamètres, ces latrines étaient destinées à absorber notre substance et nos vies […]. Une rugueuse dalle en béton brut, collée au mur du fond, sur laquelle je m’assis, complétait l’aménagement de ma tombe de deux mètres sur deux».[21]
Un survivant témoigne :
«Nous croupissions au milieu de nos déjections, dans une puanteur infâme qui imprégnait les murs, recouverts d’une couche de crasse qui s’épaississait d’année en année, grelottant l’hiver, suffoquant l’été dans des loques pourries dont l’odeur soulevait le cœur des gardes qui s’empressaient, chaque fois qu’ils déposaient la nourriture à l’entrée de nos cellules, de refermer la porte pour ne pas vomir. Nous nous levions pour aller pisser et chier au dessus du trou qui servait de toilettes et qui finit par déborder, nous retournions nous asseoir sur la dalle, nous nous levions encore pour aller jusqu’à la porte lorsque les gardes traînaient par les chevilles, dans le couloir envahi de crapauds, un prisonnier qui venait de crever. Avant d’enterrer le corps à l’extérieur de notre bâtiment, de le recouvrir de chaux, ils nous jetaient ses hardes. Ceux qui allaient mourir les suppliaient de le faire. Car le froid était vif, l’hiver, que nous enroulions en turban autour de nos têtes ces tissus puants pour protéger nos oreilles.
On nous avait donné des sandales taillées dans de vieux pneus. Elles ne durèrent pas longtemps. Aussi étions-nous pieds nus. Nous entourions de chiffons nos pieds dont les ongles poussaient les uns sur les autres, s’incrustant dans notre chair. Nous pouvions limer les ongles de nos mains contre les aspérités du mur. Pour les orteils, c’était plus difficile. Quant à nos cheveux, nous les coupions avec des morceaux de métal. […] .
Les gardes, tous sous-officiers et commandés par un adjudant-chef, ne pénètrent dans les bâtiments que trois fois par jour : le matin, à midi et le soir. Dans ces moments-là, tous les six mètres et demi, des ampoules électriques éclairent le couloir. En partant, les gardes éteignent. Le sort des prisonniers ne les concerne pas. Ils les laissent hurler, crier appeler, parler. L’indescriptible chahut qui règne en permanence dans les bâtiments, les voix des hommes qui s’interpellent, leurs insultes contre le roi, leurs malédictions, rien de tout cela n’est entendu à l’extérieur. […]. Rendus fous par l’obscurité, le bruit, le désespoir, les hommes râlent et s’éteignent. Lorsqu’un garde, le matin, trouve un cadavre dans une cellule, il l’emmène sans cérémonie. C’est son métier, son «travail».
[…]. Souvent, le découragement nous étreint, nous accable. Certains, comme Bayazid[22], plus religieux que nous, se tournent vers Dieu.[23]La religion a toujours été présente à Tazmamart, à des degrés divers. Ceux qui meurent n’ont droit à aucun service, aucune cérémonie. On les enterre comme des carcasses d’animaux, le plus rapidement possible. Les détenus se chargent de leur rendre hommage, sous l’oeil indifférent des gardes. Quand on emmène un mort, nous l’accompagnons par la pensée en récitant des prières. Les sourates du Coran[24]retentissent alors dans les cellules, […]. Pour Bayazid comme pour d’autres, la lecture du Coran qu’il connaissait par cœur fut la nourriture céleste qui l’aida à supporter les tristes et odieuses conditions terrestres qui nous étaient imposées. Sauver son âme, la purifier devint l’essentiel. Il ne cessait de réciter à voix haute les nombreuses sourates qu’il avait apprises dans sa jeunesse. Il était convaincu que le miracle se produirait un jour ou l’autre. […]. Sa force de conviction irradiait le cœur de chacun de nous tous. Son assurance et son abandon à Dieu le rendaient invincible. Il répétait : «l’heure viendra ; on ne peut pas en douter. Dieu ranimera les cendres dans le tombeau.» […]. L’Eternel l’avait choisi pour ensemencer en lui la force qui lui permit de se surpasser, de supporter la dureté avec laquelle on nous traitait.
L’histoire de Job[25]revenait souvent à la mémoire de mon frère. Eprouvé par toutes sortes de malheurs, Job[26]conserva sa foi en un Dieu de bonté et de clémence. Comme lui, Bayazid acceptait son destin et le nôtre avec la résignation mais aussi la confiance de ceux qui croient, qui ne se soumettent qu’à la volonté divine mais de façon positive. […]. Sa foi le soutint jusqu’au bout. Jamais il ne se laissa aller à l’abattement et au découragement.»[27]
En 1991, le système criminel s’est trouvé obligé d’obéir aux ordres de ses employeurs, et de reconnaître l’existence du bagne de Tazmamarte, en faisant sortir les bagnards survivants.
Avant de laisser paraître les rescapés, le système de l’horreur a pris le temps et les moyens de les «retaper» pour qu’ils soient visibles. Il ne fallait pas heurter la «sensibilité» des citoyens de ses patrons, habitués aux «interventions des cellules psychologiques», pour les aider à supporter la vue de certaines images.
Parmi les opposants,[28] certains se sont lancés dans les pratiques du système,[29] ont rejoint ceux qui ont usé et usent de verbiages stériles, de phraséologies creuses, de discours lamentables, de dialectiques minables pour cultiver le faux, continuer d’entretenir l’injustice et l’imposture.
Les mises en scène du système, ses instrumentalisations, ses falsifications, ses mensonges, ses perfidies, ses tromperies et autres, ne parviendront pas cependant à éliminer la Résistance des croyants et des croyantes.[30]
« Par Ton Seigneur, Nous les interrogerons tous sur ce qu’ils faisaient ».[31]
« Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le chemin d’Allah[32] qu’ils sont morts. Ils sont plutôt vivants, mais vous ne le sentez point. »[33]


BOUAZZA



[1] « Et ne crois pas qu’Allah soit inattentif à ce que font les injustes. Il ne fait que les retarder pour un jour où les regards se figeront ».
Alqoraane (Le Coran), sourate 14 (chapitre 14), Ibrahime (le « r » roulé), Abraham, ayate 42 (verset 42).
[2] Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (le « r » roulé), La Vache, aayate 8 à aayate 10 (verset 8 à verset 10).
[3] Les croyants et les croyantes savent que ces « États » n’ont rien à voir avec l’Islaam, et que les individus placés à leur tête sont des imposteurs.
[4] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[5] Ce terme désigne le village auprès duquel le bagne a été implanté.
En langue berbère, le terme s’utilise aussi pour parler d’une bête ou d’une personne chétives.
[6] « Et rappelle, car le rappel sert les croyants ».
Alqoraane (Le Coran), sourate 51 (chapitre 51), sourate Addaariyaate (le « r » roulé), aayate 55 (verset 55).
[7] Le terme qui désigne ce lieu signifie aussi en langue arabe, des plumes (Rrich, « r » roulé).
[8] Jbl ou jabal, veut dire mont ou montagne en langue arabe.
[9] Ce terme désigne la couleur verte en langue berbère.
[10] Région qui fait partie d’un ensemble montagneux (Haut Atlas, Petit Atlas, la chaîne du Rif).
[11] Une nuit, un soldat en faction à l’entrée du palais, a vu une des filles du roi sous l’effet de l’alcool et de stupéfiants Elle ne se souvenait pas du « mot de passe» exigé selon les instructions indiscutables du roi lui-même, de toute personne de la famille, ayant accès au palais. Le soldat, appliquant les consignes, lui a refusé l’accès au palais, auquel elle a pu tout de même accéder. Parce qu’il ne devait pas voir la fille du roi sous l’effet de l’alcool et de stupéfiants, Le militaire a été arrêté et envoyé au bagne de Tazmamarte où il est décédé. Il a eu la force de raconter cette histoire aux bagnards. Parmi les survivants, certains l’ont rapporté.
[12] Mohammed Raïssi. De Skhirat à Tazmamart. Retour du bout de l’enfer, Casablanca, Éditions Afrique-Orient. . 2002, p.150-151.
[13] Les bagnards étaient dans un lieu qui exclut les visites, l’échange de correspondance, l’écriture, la lecture…etc. Mais des contacts avec l’extérieur ont pu être établis.
[14] Les descriptions concernant l’extérieur ont été recueillies grâce aux informations données par les gardiens.
[15] Au bagne, les vers se nourrissent de corps de bagnards qui ne sont pas encore décédés.
[16] Certains ont pu cependant établir pour des bagnards des contacts avec l’extérieur et introduire des choses au bagne.
[17] Christine Daure-Serfaty, Tazmamart. Une prison de la mort au Maroc, Paris, Éditions Stock, 1992, p. 212 à 216, 223 à 226, 228.
[18] Les bagnards arrivaient menottés et les yeux bandés.
[19] Les bagnards mangeaient, chacun dans sa cellule sans lumière. Ils n’avaient aucun moment pour se retrouver entre eux hors de la cellule. Pas de parloir. Pas de promenade. Pas de bain. Les gardiens ne restaient pas dans le couloir.
[20] Ahmed Marzouki, Tazmamart. Cellule 10. Paris, Éditions Paris-Méditerranée, 2000, et Tarik Éditions, 2000, Casablanca. p. 65. 105. 106.107. 109.
[21] Midhat René Bourequat, Mort vivant. Témoignage. Rabat 1973-Paris1992, Paris, Éditions Pygmalion/Gérard Watelet, 2000, p. 181.182.187.188.
[22] C’est le frère de Midhat René et de Ali Bourequat. Les trois frères ont survécu au bagne de Tazmamarte.
[23] Allaah.
[24] Alqoraane (le « r » roulé).
[25] Le Prophète Ayyoub, sur lui la bénédiction et la paix.
[26] Sur lui la bénédiction et la paix.
[27] Ali Bourequat, Dix huit ans de solitude. Tazmamart, Paris, Éditions Michel Lafon, 1993, p. 192.197.200.211.212.
[28] Pas seulement les survivants des bagnes et autres lieux d’enfermement.
[29] Injustice, trahison, usurpation, pillage, vol, usage de faux, corruption, mensonges, tromperies, tricheries, fraudes, agressions, trafics en tous genres et autres.
[30] Almouminoune wa almouminaate.
[31] Alqoraane (Le Coran), sourate 15 (chapitre 15), Alhijr, aayate 92 et aayate 93 (verset 92 et verset 93).
[32] Dans le sentier d’Allaah, pour la cause d’Allaah, pour le Message d’Allaah.
[33] Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (La Vache), aayate 154 (verset 154).
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lundi 27 décembre 2010

ALLAH L’UNIQUE

« Nous[1] t’avons inspiré comme Nous avons inspiré Nouh[2] et les Prophètes après lui. Et Nous avons inspiré Ibrahim[3] et Isma’il[4] et Ishaq[5] et Ya’qoub[6] et les tribus[7] et ‘Iça[8] et Ayyoub[9] et Youns[10] et Haroune[11] et Soulaymane.[12]Et Nous avons donné Azzabour[13] à Daoud.[14] Et des Messagers dont Nous t’avons raconté l’histoire auparavant et des Messagers dont Nous ne t’avons pas raconté l’histoire. Et Allah a parlé à Mouça[15] de vive voix.[16] Des Messagers porteurs de bonne nouvelle et d’avertissement pour que les gens n’aient pas d’argument devant Allah après les Messagers. Et Allah est Puissant et Sage. »[17]

[1] Allaah s’adresse à Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[2] Noé sur lui la bénédiction et la paix.
[3] Ibraahiime (le « r » roulé), Abraham sur lui la bénédiction et la paix.
[4] Ismaa’iil, Ismaël sur lui la bénédiction et la paix.
[5] Ishaaq, Isaac sur lui la bénédiction et la paix.
[6] Ya’qoub, Jacob sur lui la bénédiction et la paix.
[7] Les douze fils de Jacob sur lui la bénédiction et la paix, dont chacun a formé une tribu.
[8] ‘Iiçaa, Jésus sur lui la bénédiction et la paix.
[9] Job sur lui la bénédiction et la paix.
[10] Jonas sur lui la bénédiction et la paix.
[11] Haaroun (le « r » roulé), Aaron, sur lui la bénédiction et la paix.
[12] Soulaymaane, Salomon sur lui la bénédiction et la paix.
[13] Psautier.
[14] Daaoud, David sur lui la bénédiction et la paix.
[15] Mouçaa, Moïse sur lui la bénédiction et la paix.
[16] Taklimane, takliimane.
[17] Alqoraane (Le Coran), sourate 4 (chapitre 4), Anniçaa-e, Les Femmes, aayate 163 à aayate 165 (verset 163 au verset 165).
Alqoraane est la continuation, la synthèse et le parachèvement du Message d’Allaah.
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dimanche 26 décembre 2010

N’INVOQUE QUE LUI

« Et n’invoque nul autre Ilah[1] qu’Allah. Il n’y a d’autre Ilah que Lui. Toute chose est périssable sauf Son Visage.[2] À Lui appartient le Jugement et à Lui vous serez ramenés ».[3]



[1] Divinité, Dieu.
[2] Sauf Allaah.
[3] Alqoraane (le Coran), sourate 28 (chapitre 28), Alqaças, Le Récit, aayate 88 (verset 88).
Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
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samedi 25 décembre 2010

ATTENDRE QUOI ?




Le « site » précise qu’il est « né du constat de la sous représentation de la femme musulmane au sein du paysage médiatique français et en particulier celui du magazine » et que « fort de ce postulat, la nécessité de créer un support au sein duquel la femme musulmane puisse s’identifier, trouver écho à ses préoccupations et faire état des problématiques qui lui sont propres s’est faite clairement jour ».
Il « s’adresse à toutes les femmes, au-delà des clivages confessionnels, culturels ou sociaux ».
Certains de mes commentaires y sont.[1]
En général courts et se rapportant à l’Islam.
Dernièrement,[2] sur le thème du « coaching », dans un écrit intitulé « Ne pas remettre à plus tard ce qui peut être fait le jour même », une « coach certifiée » a dénoncé « la procrastination »[3] en soulignant qu’il « est important de la dépasser pour sortir d’une habitude qui peut nous enfermer dans notre propre prison ».
J’ai envoyé le commentaire suivant :[4]
« Assalam 'alaykoum.
Ne plus remettre à plus tard ce qui peut être fait sans attendre, c'est d'abord accomplir ce qui nous met sur la Route de la Foi.
L'Islam consiste à faire de son mieux pour Adorer[5] Allah, comme Allah le demande.
Comment une personne peut-elle se dire musulmane sans accomplir ce qui est demandé par Allah ?
Comment une personne peut-elle se dire musulmane et attendre "plus tard" pour pratiquer ce que Allah demande?
Les personnes originaires de pays dits "musulmans" s'estiment musulmanes parce que le pays d'origine est ainsi désigné.
"Les gens dorment et lorsqu'ils meurent, ils se réveillent".[6]
Qu'Allaah nous éclaire et nous guide ».[7]



BOUAZZA




[1] Lorsque les commentaires franchissent le blocus de la censure, les intervenants peuvent les lire le lendemain en général.
Mon texte intitulé « "Blanc" et "Noir" » n’a pas franchi le blocus de la censure.
La "rédaction" a estimé que l’usage fait par moi des termes "blanc" et "noir" pouvait entraîner des poursuites judiciaires contre le site !
En fait la censure n’admettait pas que mon texte dénonce le représentant de l’impérialo-sionisme, Barack Obama, le "noir" installé à la maison "blanche".
Sur d’autres sites, beaucoup de mes commentaires n’ont pas franchi le blocus de la censure.
[2] Le 20/12/2010.
[3] Remettre à plus tard ce qui peut être fait le jour même.
[4] Que les intervenants ont pu lire le lendemain.
[5] L’Adoration signifie Al’ibaada.
[6] « Annaaçe niaame wa idaa maatou istayqadou ».
Hadite (hadith) attribué à Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
[7] Voir :
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vendredi 24 décembre 2010

LEUR RAKECH



Dans un bar[1] non loin de la mosquée « Koutoubia »,[2] deux consommateurs connus[3] commandent un autre whisky[4] et continuent leurs échanges :
─ Lorsque nous avons pénétré cette contrée pour faire bénéficier ces ignorants de notre civilisation, ils se sont attaqués à nos soldats menés ici par le colonel Mangin.[5]
Nous nous sommes défendus, nous avons vaincu les xénophobes, les fanatiques, les terroristes, les assassins, les primitifs incultes et nous avons fait le Maroc.
─ Quand je pense que des descendants de ce ramassis sont en métropole et veulent être traités comme nous autres, j’ai des envies de meurtres.
─ T’inquiète, ils resteront toujours des indigènes qui auront besoin du maître[6] que nous sommes ici et là-bas.
À une table avoisinante, deux femelles dont une en short moulant, chemisette échancrée offrant des seins « libérés »,[7] attendent d’être servies, s’impatientent parce que Mohammad tarde à le faire et l’une déblatère en caressant la cuisse[8] de sa compagne :
─ La musulmane que j’employais lorsque j’étais en métropole, refusait de retirer le voile islamique et acceptait cette aliénation !
─ Moi elle ne le mettait pas précise l’autre en robe courte, ne portant pas de culotte afin de ne pas irriter son vagin.
Les deux femelles apprécient ce pays dit « musulman » où avec d’autres,[9] elles[10] aiment se mélanger à des autochtones pour le plaisir cul-inaire, surtout épicé.[11]
Les deux consommateurs connus reprennent encore un whisky et continuent de bavarder :
─ Elles refusent d’enlever leur voile[12] en métropole alors qu’ici, elles enlèvent tout et te font de ces trucs inimaginables !
─ Et il n’y a pas que les filles qui s’y connaissent ![13]
Les femelles sont servies : deux bières glacées, deux sandwichs au jambon et deux paquets de cigarettes.
Mohammad demande pardon d’avoir tardé car il était obligé d’aller chercher assez loin la marque des cigarettes, pas facile à trouver.
Lui sait que ce n’est pas « sa rakech ».
Les serviteurs locaux de l’impérialo-sionisme, comme dans les autres pays dits « musulmans », ont toute latitude pour continuer à exercer leurs horreurs contre les indigènes et sont tenus de reprendre les grandes lignes de leurs employeurs sur « lisse lamisme, la dimoucraçi, la moudirniti i la moundializaçioune ».[14]


BOUAZZA


[1] Pas celui du palace où sont accueillis des voleurs, des usurpateurs, des fraudeurs, des truands, des mafieux, des faussaires, des proxénètes, des trafiquants de tous bords, des imposteurs et autres malfaisants des « grandes puissances ».
Après les ébats habituels et les drogues qui vont avec, un « jury littéraire » concocté par une « grande puissance » délivre « un prix contre l’islamisme » à un « indigène » assez « ifouloui i coul-tifi » (évolué et cul-tivé) !
Des « personnalités » de gauche, du centre de droite et autres des « grandes puissances » se « ressourcent » et « réfléchissent » à l’éradication de « l’islamisme » !
Des « représentants » de divers pays, des « congressistes », des « artistes » des « grandes puissances », toutes tendances confondues, se concertent contre « l’islamisme » !
Dans divers palaces, résidences et autres, des dévoyés, pervers et pourris de pays dits « musulmans », qui dégoulignent d’argent sale, de vice, de trahison et de puanteur viennent depuis longtemps, contribuer à conserver au Maroc corrompu sa place de bordel où le débauché est roi !
[2]Alkoutbia, (de koutoub, livres, kitaab au singulier) autrefois avoisinant le quartier des marchands de manuscrits disparu depuis.
Construite sous les Almoravides (Almouraabitoune) au 12ème siècle selon le calendrier dit Grégorien, elle a été profondément transformée sous les Almohades (Almouwahhidoune).
La « Giralda » de Séville en Espagne a été construite d’après le modèle de la « Koutoubia ».
[3] Pour leur pédérastie.
C’est une pratique courante au Maroc et dans les autre pays dits « musulmans ».
[4] Au Maroc et dans les autres pays dits « musulmans », la consommation d’alcool, particulièrement celle du whisky et de la vodka, est en augmentation constante.
[5] Il veut parler des massacres perpétrés par la soldatesque colonialiste de la France en 1912 (selon le calendrier dit Grégorien) contre les populations Résistantes du Sud.
Se reporter à mon texte intitulé « Ainsi parle un Musulman de France né au Maroc », 1992, p. 47 à 49.
[6] Quand il parle de la ville où il s’est installé avec beaucoup d’autres, il dit « ma rakech » (Marrakech).
Son compagnon aussi, et les autres également.
[7] Se reporter à mon texte intitulé « rupture de jeûne ».
[8] Le lesbianisme (l’homosexualité féminine) est un phénomène très répandu au Maroc et dans les autres pays dits « musulmans ».
[9] Et qu’elles considèrent comme une annexe de la métropole.
[10] D’autres reprennent « racine » dans d’autres régions de cette annexe de la métropole et sont aussi « enthousiastes ».
[11] Elles aiment manger et pisser précisent-elles.
[12] Le foulard que mettent les croyantes.
[13] La pédophilie est très répandue au Maroc et dans les autres pays dits « musulmans ».
[14] « L’islamisme, la démocratie, la modernité et la mondialisation ».
Voir :
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PAS DE CHANGEMENT À LA CRÉATION D’ALLAH

« Oriente-toi vers la religion en monothéiste. Telle est la nature conformément à laquelle Allah a créé les humains. Pas de changement à la création d’Allah. Voilà la religion[1] correcte, mais la plupart des gens ne savent pas. »[2]

[1] Addiine.
[2] Alqoraane (le Coran), sourate 30 (chapitre 30), Arroum (les « r » roulés), Les byzantins, aayate30 (verset30).
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jeudi 23 décembre 2010

QU’ALLAH NOUS GUIDE

« Dites : nous avons cru en Allah[1] et en ce qui a été descendu sur nous et ce qui a été descendu à Ibrahim[2] et Isma’il[3] et Ishaq[4] et Ya’qoub[5] et les tribus et en ce qui a été donné à Mouça[6] et ‘Iça[7] et ce qui a été donné aux Prophètes par leur Seigneur, nous ne faisons de différence entre aucun d’eux, et nous Lui[8] sommes musulmans. »[9]

[1] Allaah.
[2] Abraham, sur lui la bénédiction et la paix.
[3] Ismaël, sur lui la bénédiction et la paix.
[4] Isaac, sur lui la bénédiction et la paix.
[5] Jacob, sur lui la bénédiction et la paix.
[6] Moïse, sur lui la bénédiction et la paix.
[7] Jésus, sur lui la bénédiction et la paix.
[8] À Allah que nous Adorons conformément à ce qui a été fixé par Lui.
[9] Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara, La Vache, aayate 136 (verset 136).
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ALI LISAIT ?

Ces lignes font partie d’un texte écrit il y a presque vint ans :
Le soir pendant la pause, Dialou toujours enthousiaste, entouré des rires, rend compte d'une séance de travail entre le président de la ré-PUB-lique et son con-seiller :
─ Présentement, le président et son conseiller bavardent. À l’Elysée.
─ Ali lisait ?
─ Mais oui. C'est bien ça. À l'Elysée. Le Conseiller explique que dans toute société tout est affaire de marché et de profit. Et qu'en France, il en est de même pour l'Islam.
─ Lisse lame ?
─ Mais oui. C'est bien ça. L'Islam.[1]
De temps en temps, le Conseiller se fixe dans la glace derrière le président et admire les traits plats de son visage sans expression. Puis reprend son analyse.
─ Âne à Lise ?
─ Mais oui. C'est bien ça. Analyse. Prenons, dit-il à titre d'exemple la femme dans le cadre d'un marché et l'eau vendue en bouteille comme produit. La publicité dit à la femme qu'elle doit boire une grande bouteille d'eau au minimum par jour. De l'eau vendue en bouteille. Pour pisser. C'est évident.
─ C'est thé vidant ?
─ Mais oui. C'est bien ça. C'est évident. Buvez pissez. En pissant donc, la femme, ici et maintenant, est convaincue[2] que sa vie est valorisée. La publicité lui fixe l'objectif. Si la femme ne boit pas une grande bouteille d'eau au minimum par jour, c'est qu'elle est une perdante, donc pas une battante. C'est qu'elle n'est pas moderne. C'est qu'elle est coupable en fait. Coupable parce que incapable d'atteindre l'objectif. L'objectif fixé par le vendeur, pour l'extension du marché de l'eau en bouteille. Si la femme n'achète donc pas cette eau, elle est dévalorisée.
Le président cligne des yeux et fait : eeuuh... eeuuh...
Le conseiller se regarde dans la glace, ajuste sa cravate, puis continue sur un ton convaincu.
─ Con-vaincu ?
─ Mais oui. C'est bien ça. Convaincu. Prenons alors l'Islam en France, dit-il, dans le cadre du marché politique et l'intégration comme produit. Ce produit qui a fait des ravages en intégrant tout au marché, désintégrera également ceux qui continuent, ici et maintenant, à ne pas vouloir se détacher de l'Islam. La désislamisation, je veux dire l'intégration continuera à faire des progrès. Les associations qui travaillent pour nous font ce que nous leur disons de faire. Personne ne résiste à l'attrait de l'argent et de ce qui va avec. Alors les potes, les beurs[3], ces Arabes, Français qu’on appelle ainsi pour effacer jusqu’au mot « Arabe » de leur mémoire, se dépasseront pour se désislamiser, je veux dire pour s'intégrer. Nous réussirons. C'est comme l'eau en bouteille et la femme qui pisse. En s'intégrant, c'est-à-dire en se désislamisant, ici et maintenant, ils auront la conviction que leur vie est valorisée. Nous fixons l'objectif. S'ils ne se désislamisent pas, c'est-à-dire s'ils ne s'intègrent pas, c'est qu'ils sont coupables en fait. Coupables parce que incapables d'atteindre l'objectif. Notre objectif.
Pour votre réélection au fauteuil de l'Elysée, ils en prennent de tous les côtés. Le processus s'accélère. Ici, j'ai bon espoir lorsque je vois l'affluence à nos concerts rock, place de la Concorde.
─ Conne corde ?
─ Mais oui. C'est bien ça. Conne corde.
Et les rires illuminèrent la nuit comme un feu d'artifice.[4]



BOUAZZA

[1] L’Islaam consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[2] Conne-vainue.
[3] Pour faire oublier aux hommes et aux femmes de France originaires des pays dits « musulmans » toute référence à l’Islaam, de gros moyens sont utilisés dans tous les domaines afin de faire d’eux des « beurs » et des « beurettes ».
En matière de lutte contre l’Islaam, la droite, le centre, la gauche et autres baignent dans le fusionnel depuis toujours.
[4] Se reporter à mon texte intitulé « Ainsi parle un Musulman de France né au Maroc », daté de 1992, p. 114 à 116.
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mercredi 22 décembre 2010

PURIFICATION

« Et afin qu’Allah éprouve ce qui est dans vos poitrines et qu’Il purifie ce qui est dans vos cœurs ».[1]

[1] Wa lyabtalliya Allaah maa fii sodourikoum wa liyoumahiss maa fii qoloubikoum.
Alqoraane (Le Coran), sourate 3 (chapitre 3), Aal ‘Imraane, La Famille de ‘Imraane, aayate 154 (verset 154).
Dans une note en bas de page, Kachriid précise que « la souffrance, les déceptions et les revers sont les meilleurs stimulants de l’énergie chez les vrais Croyants et c’est la meilleure école de patience et de courage.
C’est pourquoi Allaah fabrique ainsi les générations fortes et propres, digne de propager Son Verbe de même que le forgeron travaille le fer par le marteau et le feu pour en faire des sabres et des charrues ».
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), p. 88.
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mardi 21 décembre 2010

DÉPENSER POUR L’AMOUR D’ALLAH


« Vous n’atteindrez la bienfaisance que si vous dépensez de ce que vous aimez ».[1]

[1] Lane tannaalou albirr hattaa tounfiqou mimmaa touhibboune.
Alqoraane (Le Coran), sourate 3 (chapitre 3), Aal ‘Imraane, La Famille de ‘Imraane, aayate 92 (verset 92).
Dans une note en bas de page, Kachriid précise que « la bienfaisance est la vraie preuve de la foi et de l’amour d’Allaah. C’est un degré de piété qu’on ne peut atteindre qu’en dépensant du meilleur de ce qu’on aime sur le chemin d’Allaah.
Il est bien dit "dépenses" et non "aumônes" car le premier mot est plus général. Il englobe en premier lieu l’entretien de sa propre famille, puis l’assistance des indigents et enfin toute participation aux œuvres qui assurent la sécurité et le bien-être de la communauté islamique.
Il ne s’agit pas en outre de faire l’aumône avec les rebuts qu’on n’accepterait pas soi-même, mais Allaah est Beau et Il n’accepte que les belles choses ».
Salaah Addine Kachriid (Salah Eddine Kechrid), traduction du Qoraane (Coran), Loubnane (Liban), Bayroute (Beyrouth), éditions Daar Algharb Alislaami, cinquième édition, 1410 (1990), première édition, 1404 (1984), p. 78.
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lundi 20 décembre 2010

S’EN REMETTRE À ALLAH


« Si Allah vous donne la victoire, nul ne peut vous vaincre. Et s’Il vous abandonne qui donc vous donnera la victoire ? C’est à Allah que les croyants doivent s’en remettre ».[1]

[1] Ine yaneçourkoume Allaah falaa ghaalib lakoum. Wa ine yakhdoulkoume famane daa alladii yançourkoume mine ba’dih ? Wa ‘laa Allaah falyatawakkal almouminoune.
Alqoraane (Le Coran), sourate 3 (chapitre3), Aal ‘Imraane, La Famille de ‘Imraane, aayate 160 (verset 160).
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dimanche 19 décembre 2010

IMBÉCILE

Il m’est arrivé dans un texte intitulé « Long chemin » de parler de Brrchiid.[1]
Une bourgade après Ddar Lbida,[2] sur la route de Mrrakch,[3] au Mghrib[4].
Pour les populations, cette bourgade reste synonyme de « lieu d’enfermement psychiatrique ».
C’est le colonialisme français qui est à l’origine de ce « centre psychiatrique », avec une partie bagne pour les indigènes.
Ces indigènes, nus, étaient enfermés, entassés sur la paille où ils dormaient, pissaient, chiaient et tentaient de survivre lorsqu’ils arrivaient à récupérer ce que des « infirmiers » leur jetaient comme « nourriture ».
Certains mouraient de faim.[5]
Ce bagne[6] faisait partie des moyens utilisés par le colonialisme dans ses rapports avec les populations colonisées qui ont été victimes de haines, de crimes, de massacres, de tueries, de destructions, de viols, de tortures, d’humiliations, de répressions et autres atrocités qui ne leur étaient pas inconnues avant le colonialisme et dont elles ne se sont pas débarrassées avec « l’indépendance dans l’interdépendance ».
La Résistance continue et continuera jusqu’à la fin de l’existence ici-bas.
Aujourd’hui, je pense à ce que m’a raconté mon neveu, enseignant universitaire et journaliste, en me rendant visite lors d’un de ses séjours en France :
Un jour, un automobiliste a eu une crevaison juste devant le « centre psychiatrique » de Brrchiid.
Il était embêté et avait du mal à s’en sortir.
Un pensionnaire de ce centre s’est alors présenté pour l’aider.
L’automobiliste, essayant de surmonter sa peur,[7] a expliqué qu’il a une roue de secours mais pas les quatre boulons nécessaires pour procéder au remplacement de la roue crevée en précisant que dans la bourgade il ne pouvait pas trouver ces boulons.
Étonné, le pensionnaire l’a regardé et lui a fait savoir que rien ne l’empêchait de retirer un boulon de chaque roue du véhicule, d’avoir ainsi un nombre suffisant de boulons pour remplacer sa roue crevée, de réparer celle-ci chez le garagiste à côté puis de s’arrêter dés que possible dans un magasin pour acheter les boulons qui manquaient.
L’automobiliste rassuré a tenu à faire savoir au pensionnaire du « centre psychiatrique » qu’il était impressionné par son intelligence.
En souriant, le pensionnaire a répondu qu’il est fou mais pas imbécile.[8]


BOUAZZA

[1] Berrechid.
[2] Casablanca.
[3] Marrakech
[4] Maroc.
[5] Les faits de ce genre sont toujours niés par les « civilisateurs ».
[6] En matière de lieux d’enfermement, de prisons, de bagnes et autres horreurs, la France s’y connaît.
En métropole, jusqu’à une date récente, même les enfants étaient envoyés aux bagnes.
Le pays des « Droits de l’Homme » est aussi celui de leur négation dans de multiples domaines.
Et cela continue.
[7] D’être en présence d’un pensionnaire du « centre psychiatrique ».
[8] Voir :
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samedi 18 décembre 2010

TOUT LUI APPARTIENT

Les croyants et les croyantes[1] savent qu’ils sont sur la Terre d’Allah et n’ignorent pas que Tout Lui appartient.
Dans Son Infinie Miséricorde, par Son Message, Il les sort des ténèbres à la Lumière.
La Prière [2]est l’un des Piliers majeurs de ce Message, la clé de voûte de l’Adoration d’Allah.[3]
Depuis Adam sur lui la bénédiction et la paix, tous les Prophètes et Messagers sur eux la bénédiction et la paix, ont eu à accomplir la Prière et à l’enseigner.[4]
Avec Mohammad, l’ultime Prophète et Messager bénédiction et paix sur lui, la terre entière a été reconnue comme un lieu de prière, un prosternatoire,[5] une mosquée.
Que sont ceux et celles qui s’y opposent ? Qui ne cessent d’éructer des injures ? Qui continuent les agressions contre les croyants et les croyantes ?
De la cendre qu’emporte le vent en un jour de tempête.[6]



BOUAZZA

[1] Almouminoune wa almouminaate.
[2] Se reporter à mon texte intitulé « La Prière ».
[3] L’Islaam depuis Aadame (Adam) bénédiction et paix sur lui, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[4] Elle a connu des variations à travers le temps et l’espace, et a été fixée telle que nous la connaissons aujourd’hui, par Allaah et enseignée par Son ultime Messager, Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
[5] Masjide.
[6] Fii yawme ‘aaçife.
Alqoraane (Le Coran), sourate 14 (chapitre 14), Ibraahiime, Abraham, aayate 18 (verset 18).
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vendredi 17 décembre 2010

LE VRAI ROI


« Aviez-vous pensé que Nous vous avions créés par frivolité et qu’à Nous vous ne seriez pas retournés ? Exalté soit Allah, Le Vrai Roi, nul Ilah[1] que Lui, Le Maître du Noble Trône. »[2]

[1] Ilaah, Divinité.
[2] Alqoraane (le Coran), sourate 23 (chapitre 23), Almouminoune, Les croyants, aayate 115 (verset 115).
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jeudi 16 décembre 2010

« DCTOR DIAL LKHRA »

J’ai très peu parlé de mon frère aîné dans ce que j’ai mis sur le « net ».[1]
Mon neveu, enseignant universitaire et journaliste, s’est attelé à cette besogne dans ce texte daté du 16 décembre 2006 :[2]
« Dctor dial lkhra » est l’aîné de mes oncles maternels.
Il a vu le jour en 1939,[3] à Tedders,[4] dans le Moyen Atlas[5] marocain.
On raconte que son père,[6] donc mon grand-père, qui fréquentait encore le collège d’Azrou,[7] était en train de jouer à « chirra »[8] lorsqu’il a été informé de la naissance de son fils.[9]
« Dctor dial lkhra » a grandi à Tedders.
Il a failli ne pas aller à l’école.
Il était livré à lui-même et passait ses journées entre l’abreuvoir, le souk et la « gare routière » de Tedders, un petit village perché, face à l’horizon infini des Zemmours.
Il avait peut-être neuf ans lorsqu’un Français le « découvre », un jour, prés de l’abreuvoir, mal vêtu, affamé et plongé dans un sommeil qui ressemble à la mort.
Il le réveille d’un léger coup de pied et lui demande le nom de son père, qu’il reconnaît facilement.
Le Français décide alors de le scolariser.
Après le père, le fils est donc envoyé à son tour au collège d’Azrou.[10]
Il rejoint par la suite un lycée à Rabat, où il côtoie la future élite fassie[11] et rbatie[12] qui prendra les rênes du pouvoir au Maroc de « l’indépendance dans l’interdépendance ».
Le baccalauréat décroché en 1959, lui permet d’aller en France pour entreprendre des études de droit à Lyon.
Il fait la connaissance d’une Française qui l’accompagne au Maroc en 1969.[13]
Un de mes oncles[14] vivant aujourd’hui en France, m’a raconté que « Dctor dial lkhra » a caché cette Française à Khémisset, chez sa soeur[15] pour ne pas en parler à mon grand-père.
Ce même oncle a ajouté, avec son rire nerveux et rusé, que mon grand-père a eu vent de la présence de la Française dès qu’elle a mis les pieds au Maroc.[16]
Le couple « mixte » s’installe à Rabat suite à l’affectation de « Dctor dial lkhra » au ministère de l’Intérieur où mon grand-père avait son réseau, ses « amitiés », ses entrées et ses sorties.
J’ai appris par mes parents que cette Française a beaucoup sympathisé avec ma mère.
« Dctor dial lkhra » était souvent absent et voulait faire croire qu’il avait « beaucoup de travail », que ses « responsabilités » étaient immenses dans un ministère aussi « important et sensible » que celui de l’Intérieur, et qu’il était « devenu quelqu’un ».
En réalité, il était tout simplement un petit serviteur d’un régime criminel.
En tant qu’alcoolique, il passait beaucoup de temps avec les saoulards de « l’Intérieur », des incompétents sans foi ni loi.
Quand il revenait chez lui le soir, complètement ivre, il retrouvait sa compagne Française, vomissait, criait, insultait.
Son ego enflait et prenait des proportions alarmantes.
Il tenait absolument à faire admettre qu’il était « plus qu’important » :
Exceptionnel, rare, rarissime, indispensable et que de ce fait, personne ne devait lui tenir rigueur de quoi que ce soit !
Des membres de la famille pardonnaient, ceci d’autant plus qu’il ne vivait pas avec eux.
Mais par rapport à sa compagne, avec laquelle il partageait l’intimité de l’intimité, cela ne pouvait pas durer.
Elle pardonnait mais la situation empirait.
Chez mes parents où elle se rendait de plus en plus, elle avait fini par avouer à ma mère que « Dctor dial lkhra » la battait.
Un jour, elle est venue avec une jeune femme aux yeux perçants, au regard dur : c’était sa sœur, plus jeune qu’elle.
Mon père nous a raconté, plusieurs années plus tard, qu’il avait entendu cette jeune soeur dire à la grande :
« Tu n’as plus rien à faire avec ce minable. Tu vas retourner en France sans tarder ».
Deux ou trois mois après, elle est y est retournée.
Définitivement.[17]
Elle n’a rien emporté.
L’oncle qui vit en France me l’a confirmé en m’apprenant qu’il lui avait lui-même ramené certaines de ses affaires.[18]
En 1977, « Dctor dial lkhra » devient député d’Oulmès[19] grâce au ministère de l’Intérieur qui falsifie tout.
Il était marié et avait deux enfants, un garçon et une fille.[20]
Sa femme, presque analphabète, est la fille d’un flic[21] originaire de la région de Tiflet.[22]
En 1984, lorsqu’il n’était plus député, « Dctor dial lkhra » retrouve le ministère de l’Intérieur.
Il boit de plus en plus, et plonge dans la schizophrénie.
Il sait qu’il fait partie d’une structure de salauds, et cherche cette fois à faire croire qu’il est un « Don Quichotte », victime de la pourriture contre laquelle il se bat de l’intérieur pour tout changer.
En 1988, quelques hauts responsables du ministère de l’Intérieur, sans doute par « pitié » pour lui, l’aident à soutenir une thèse de doctorat en droit à Lyon.
Ils contactent deux ou trois professeurs, des juristes qui ont fait fortune dans la promotion des pratique sanguinaires au Maroc, des courtisans patentés du système qui y sévit, et leur demandent de concocter une « soutenance » afin qu’il devienne « Docteur en droit » de la faculté Jean Moulin de Lyon.
Et c’est ainsi qu’il est devenu « Docteur dial lkhra ».
Mon oncle qui vit en France s’est déplacé pour assister à cette « soutenance » parce qu’il est poli et parce qu’il a le sens de la fraternité.
Il m’a fait savoir un jour que c’était une mascarade !
Lorsqu’il a été complètement éjecté du ministère, « Dctor dial lkhra » s’est mis à publier des écrits.
Son premier livre, publié en 1996 je crois, est une sorte de compilation bâclée et ennuyeuse.
« Dctor dial lkhra » n’arrête pas de boire et de se plaindre de sa femme.
Il est souvent mal vêtu, affamé.
Il est livré à lui-même, comme lorsqu’il était enfant à Tedders où il se rend de plus en plus.
Il s’arrête toujours à l’abreuvoir près duquel il était plongé dans un sommeil de cadavre.
Il traîne autour du souk où il errait.
Il marche et s’attarde à la gare routière.
Il ne veut pas retrouver le domicile à Rabat.
À Tedders, le peuple l’accueille.
Ce peuple dont il s’est éloigné pendant longtemps, essentiellement lorsqu’il se considérait comme une « personnalité », lui donne à manger et le fait rire.
Alors il mange et il rit de toute sa bouche édentée.
[…].
Je ne le qualifie pas de « Dctor dial lkhra » par mépris.
Non.
Je le fais par rage.
Je lui en veux
J’ai beaucoup d’affection pour lui, mais je le qualifie ainsi parce que chaque fois que je le vois, j’ai mal et je souffre.
Il y a deux ans, il m’a offert son dernier livre publié.
Je l’ai lu.
Il est mieux écrit, mais sans intérêt.
Un petit passage cependant a attiré mon attention :
"Il est dans la nature humaine de piétiner les hommes qu’on a adorés hier. L’homme qui tombe parce que la société l’a puni sombre dans le crépuscule d’une traversée du désert sans issue et sans fin. On mesure alors la sagesse de l’Ecclésiaste : Vanité des vanités, tout est vanité… J’ai donc observé tout ce qui se passe sous le soleil et j’ai vu que tout est vanité, poursuite du vent" ».
Chaque fois que je vois ce neveu lors de ses séjours en France, nous parlons de « Dctor dial lkhra ».[23]

[1] Se reporter à mes textes intitulés « Éléments », « Mutations », « Dans l’autre sens », « Protection ».
[2] Diffusé sur internet et intitulé « Dctor dial lkhra », qui signifie en dialecte arabe (ddarija) au Maroc, « Docteur de merde ».
[3] Selon le calendrier dit Grégorien.
[4] Tiddas, Tiddaas à une cinquantaine de kilomètres de Khémisset.
[5] Chaîne de montagnes.
[6] Né en 1922.
[7] Institution « scolaire » dite « berbériste » destinée à « former » des agents subalternes pour l’administration colonialiste.
[8] Jeu qui ressemble au golf, pratiqué par des enfants de la campagne qui ont recours pour cela à des bâtons et à une sorte de balle qu’ils confectionnent eux-mêmes.
[9] Le premier enfant, de son premier mariage.
[10] Azrou, non loin d’Ifrane (Ifraane).
[11] Originaires de Fès.
[12] Originaires de Rabat.
[13] Il est resté une dizaine d’années en France même si les études effectuées n’ont pas nécessité tout ce temps.
[14] Mon neveu parle de moi.
[15] Décédée en 1970.
[16] Mon père était un personnage du système et un des flics de l’aéroport ne le voyant pas comme d’habitude à l’arrivée de son fils, n’a pas manqué de l’informer immédiatement du débarquement de celui-ci avec une Française.
Il s’agissait de la première visite de cette Française au Maroc en 1966 je crois, et non pas en 1969 où elle arrivait pour s’y installer.
Cela ne change pas grand-chose quant au fond, au texte de mon neveu.
[17] À cette époque, mon neveu devait être âgé de deux ans.
J’ai vu la compagne de « Dctor dial lkhra » en France, en 1971 je crois (j’étais étudiant à Grenoble).
[18] Elle était juriste de formation et avait, comme « Dctor dial lkhra », un D.E.S. (Diplôme des Études Supérieures).
Au Maroc, elle avait travaillé presque un an dans un ministère sans être payée et avait envoyé une procuration à « Dctor dial lkhra » pour qu’il puisse bénéficier de l’argent qu’elle n’avait pas touché.
[19] Walmas, Walmaas, dans le Moyen Atlas, à une quarantaine de kilomètres de Tiddaas.
[20] Il a eu un troisième enfant, un garçon.
[21] Aujourd’hui, ses parents sont décédés.
[22] À une vingtaine de kilomètres de Khémisset.
[23] Voir :
http://raho.over-blog.com/
http://paruredelapiete.blogspot.com/
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com/