Il se prénomme ‘Abd Alhalim.[1]
Chaque fois qu’il me téléphone, il commence par prononcer mon prénom de sa voix gutturale que j’aime et dont des personnes de Zmmour,[2] entendent spontanément les nuances et sentent les parfums.
Je lui demande de raccrocher, je le rappelle, et nous échangeons sur le temps et l’espace.[3]
Son père que je n’ai jamais connu a quitté l’existence ici-bas dans les années cinquante je crois.
Il avait servi le colonialisme au Mghrib,[4] en qualité de « caïd ».[5]
Le fils aîné, assez âgé, vit toujours.
Je ne l’ai jamais vu.
Sa mère, décédée depuis de nombreuses années, en parlait souvent.
J’ai bien connu le second, décédé aussi.
Et la troisième, une de ses deux sœurs, morte également.
La cinquième, sa dernière sœur,[6] vit quelque part en France.
Nous étions très jeunes quand je l’ai connu.
Il habitait avec sa mère et ses deux sœurs une ancienne maison au dessus du magasin du « tailleur’Omar » où il se rend toujours.[7]
Le premier « tailleur »[8] à lkhmiçaate[9] je crois.
À cette époque, personne ne pouvait imaginer que des années plus tard, ce tailleur allait devenir le deuxième mari de l’une de mes sœurs de six ans plus âgée que moi.[10]
Aujourd’hui, ‘Abd Alhalim occupe seul cette vieille maison.
Il répète me dit-il souvent à ‘Omar que si celui-ci a épousé une de mes sœurs, il ne faudrait surtout pas qu’il oublie que la mère de ‘Abd Alhalim et ma mère étaient de la même famille et qu’ainsi, lui ‘Abd Alhalim, fait partie de ma famille bien avant ‘Omar et de façon plus « conséquente » ![11]
Lorsqu’il me téléphone, il est souvent dans le « magasin » de mon beau-frère qui s’y rend toujours même si cela fait plusieurs années qu’il n’a plus de clients, pour retrouver des connaissances et « passer le temps ».
« Lhanoute » comme « on » l’appelle là-bas, reste une sorte de point de « ralliement ».
J’y allais aussi.[12]
Dans un message sur internet, mon neveu,[13] enseignant universitaire et journaliste, m’en avait un peu parlé, il n’y a pas très longtemps :
« J’aime visiter « lhanoute » du « mari de ta sœur » (cette expression lui colle comme un second prénom).
Dans ce petit « magasin », vieux de plusieurs décennies, une sérénité parfumée de l’histoire authentique, populaire de Khémisset, me procure une tranquillité sans limite.
Je regarde cette vieille rue qui résiste encore au temps, je contemple les petits murs du « magasin » à l’intérieur, sur lesquels reposent de vieilles coupures de journaux et de vieux magazines où l’on voit des « vedettes » du cinéma français portant des costumes des années soixante, donnés en exemple par le « mari de ta sœur », le tailleur « chic » et « classe » que personne, « PERSONNE » a-t-il insisté, ne sollicite aujourd’hui.
C’est fini regrette t-il, fini le temps où il travaillait ».[14]
En répondant, j’avais écrit entre autres :
« Ce que tu dis sur le « mari de ma sœur », sur son « magasin » et le reste parle à mon cœur et subitement mes yeux s’embrument ».[15]
‘Abd Alhalim qui était l’un des bons joueurs de football de l’équipe de Lkhmiçaate n’a pas eu d’autre « métier ».
Depuis quelque temps, il m’entretient de son souhait d’avoir la Parure de la Piété.
Qu’Allah nous éclaire et nous guide.[16]
BOUAZZA
Chaque fois qu’il me téléphone, il commence par prononcer mon prénom de sa voix gutturale que j’aime et dont des personnes de Zmmour,[2] entendent spontanément les nuances et sentent les parfums.
Je lui demande de raccrocher, je le rappelle, et nous échangeons sur le temps et l’espace.[3]
Son père que je n’ai jamais connu a quitté l’existence ici-bas dans les années cinquante je crois.
Il avait servi le colonialisme au Mghrib,[4] en qualité de « caïd ».[5]
Le fils aîné, assez âgé, vit toujours.
Je ne l’ai jamais vu.
Sa mère, décédée depuis de nombreuses années, en parlait souvent.
J’ai bien connu le second, décédé aussi.
Et la troisième, une de ses deux sœurs, morte également.
La cinquième, sa dernière sœur,[6] vit quelque part en France.
Nous étions très jeunes quand je l’ai connu.
Il habitait avec sa mère et ses deux sœurs une ancienne maison au dessus du magasin du « tailleur’Omar » où il se rend toujours.[7]
Le premier « tailleur »[8] à lkhmiçaate[9] je crois.
À cette époque, personne ne pouvait imaginer que des années plus tard, ce tailleur allait devenir le deuxième mari de l’une de mes sœurs de six ans plus âgée que moi.[10]
Aujourd’hui, ‘Abd Alhalim occupe seul cette vieille maison.
Il répète me dit-il souvent à ‘Omar que si celui-ci a épousé une de mes sœurs, il ne faudrait surtout pas qu’il oublie que la mère de ‘Abd Alhalim et ma mère étaient de la même famille et qu’ainsi, lui ‘Abd Alhalim, fait partie de ma famille bien avant ‘Omar et de façon plus « conséquente » ![11]
Lorsqu’il me téléphone, il est souvent dans le « magasin » de mon beau-frère qui s’y rend toujours même si cela fait plusieurs années qu’il n’a plus de clients, pour retrouver des connaissances et « passer le temps ».
« Lhanoute » comme « on » l’appelle là-bas, reste une sorte de point de « ralliement ».
J’y allais aussi.[12]
Dans un message sur internet, mon neveu,[13] enseignant universitaire et journaliste, m’en avait un peu parlé, il n’y a pas très longtemps :
« J’aime visiter « lhanoute » du « mari de ta sœur » (cette expression lui colle comme un second prénom).
Dans ce petit « magasin », vieux de plusieurs décennies, une sérénité parfumée de l’histoire authentique, populaire de Khémisset, me procure une tranquillité sans limite.
Je regarde cette vieille rue qui résiste encore au temps, je contemple les petits murs du « magasin » à l’intérieur, sur lesquels reposent de vieilles coupures de journaux et de vieux magazines où l’on voit des « vedettes » du cinéma français portant des costumes des années soixante, donnés en exemple par le « mari de ta sœur », le tailleur « chic » et « classe » que personne, « PERSONNE » a-t-il insisté, ne sollicite aujourd’hui.
C’est fini regrette t-il, fini le temps où il travaillait ».[14]
En répondant, j’avais écrit entre autres :
« Ce que tu dis sur le « mari de ma sœur », sur son « magasin » et le reste parle à mon cœur et subitement mes yeux s’embrument ».[15]
‘Abd Alhalim qui était l’un des bons joueurs de football de l’équipe de Lkhmiçaate n’a pas eu d’autre « métier ».
Depuis quelque temps, il m’entretient de son souhait d’avoir la Parure de la Piété.
Qu’Allah nous éclaire et nous guide.[16]
BOUAZZA
[1] ‘Abd Alhaliime, le serviteur du Doux.
Voir les plus beaux noms d’Allah (Asmaa-e Allaah Alhouçnaa).
Alqoraane (le Coran), sourate 59 (chapitre 59), Alhachr (le « r » roulé), Le Grand Rassemblement, aayate 22 à aayate 24 (verset 22 au verset 24).
[2] Région des Zemmours (« r » roulé) dans le Moyen Atlas au Maroc.
[3] Il est le quatrième d’une fratrie de cinq enfants (trois garçons et deux filles).
[4] Maroc.
[5] Agent assez haut placé du sultan et de ses protecteurs (les colonisateurs du Maroc), connu pour l’usurpation et la rapine.
[6] Qui a le même âge que moi je crois.
[7] Il est très soigneux, aime s’habiller convenablement et le « magasin de ‘Omar » lui sert toujours d’atelier pour préparer ses affaires, et de lieu de rencontre pour d’interminables échanges sur le sport en général et le football avant tout.
[8] D’après le vocabulaire de l’occupant français ne considérant comme « tailleur » que la personne apte à exercer ce métier selon les normes acceptées par le France.
[9] Khémisset.
[10] Se reporter à mon texte intitulé « Héritage ».
[11] À bon entendeur, salut !
[12] À l’époque, il avait des clients et travaillait beaucoup.
[13] Le fils de ma sœur de deux ans plus âgée que moi.
[14] Il était également joueur de football au club de Lkhmiçaate.
Il est aujourd’hui âgé de plus de soixante dix ans et il est locataire du « magasin » depuis 1957.
[15] Se reporter à mon texte intitulé « Le rêve ».
[16] Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
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