mardi 28 décembre 2010

IMPOSTURE

[1]

Allah parle dans Alqoraane qui est la continuation, la synthèse et le parachèvement de Son Message, des imposteurs :
« Parmi les gens il en est qui disent : « Nous avons cru à Allah et au Jour dernier », alors qu’ils ne sont pas croyants.
Ils cherchent à tromper Allah et ceux qui ont cru, mais ne trompent qu’eux-mêmes et ne s’en rendent pas compte.
Il y a dans leurs cœurs une maladie, et Allah leur accroît la maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti ».[2]
Comme d’autres « États »[3] qui se réclament de « l’Islam », Le système au Maroc est fondé sur le mensonge, sur l’imposture.
Comme eux, il participe à ce que l’Islam[4] rejette, dénonce, condamne et combat depuis toujours.
Les enlèvements, les séquestrations, les supplices, les éliminations, les bagnes et autres lieux d’enfermement sont une des caractéristiques de ce système des ténèbres dont le bagne de Tazmamarte[5] est un rappel.[6]
Un système immonde, infâme, abject, hideux, féroce, cruel.
Un système de l’injustice, du vice, de l’abîme, du chaos.
Un système du pillage et de la corruption dans tous les domaines.
Un système de meurtres, de massacres, de carnages, de vols, de viols qui soumet des hommes, des femmes et des enfants aux pires tortures, aux pires horreurs.
Un système répugnant, ignoble, abominable.
Un système d’une arrogance et d’une cupidité indescriptibles.
Un système de tous les trafics.
Un système de débauchés.
Un système de traîtres.
Un système qui s’est mis au service du colonialisme, de l’impérialo-sionisme pour se maintenir et continuer la débauche, l’exploitation, l’oppression et autres.
Un système qui, tel un virus, contamine diverses couches des populations et leur transmet les germes de la pourriture et de la putréfaction.
Tazmamarte.
Un village du Sud-Est, non loin de Rich,[7] au pied du jbel[8]tazgzaoute,[9] à mille cinq cents mètres d’altitude, dans le Moyen Atlas.[10] C’est dans ce coin qu’a été installé le bagne.
Bagne attenant à une garnison militaire avec des officiers et des sous-officiers de l’armée française.
Dans cet endroit, et dans plusieurs autres de sinistre réputation, le système a atteint l’innommable.
Des survivants impliqués dans des atteintes au système, ou mêlés, d’une façon ou d’une autre à ces tentatives, ou supposés avoir appris ou vu, même malencontreusement, ce qu’il ne faut pas apprendre ou voir,[11] ont été choisis pour subir des châtiments inimaginables.
Le système s’est emparé d’eux pour les emmurer à Tazmamarte et ailleurs, afin de terroriser ceux qui pourraient être tentés de lui porter atteinte.
À Tazmamarte, de 1973 à 1991, le système a eu recours à la haine qui l’a toujours caractérisé, pour détruire jusqu’au point le plus élémentaire de l’être humain.
Bagne «entouré de montagnes rocheuses. Aux quatre coins de l’enceinte se trouvaient des casemates, des miradors et de puissants projecteurs. L’un des côtés était renforcé de fils barbelés, les sentinelles armées de mitraillettes montaient la garde d’une manière vigilante, elles avaient l’ordre de tirer sans sommations.»[12]
Une lettre[13] écrite par un bagnard en 1989, parvenue en France en 1991 précise :
«La garnison ressemble à l’extérieur[14] aux garnisons d’importance secondaire. Il n’y a rien qui attire l’attention ou soulève la curiosité […]. Un décor habituel et ordinaire, un poste de commandement, un mess pour les soldats, des chambres individuelles pour ces derniers, des garages de réparation de véhicules, des locaux administratifs …
Une seule chose attire l’attention : l’existence d’une unité blindée chargée de renforcer la garde. À l’extrême nord de la garnison, une porte en fer, gardée, dont personne ne pourra approcher à l’exception d’un petit nombre de sous-officiers.
Ouvrons cette porte qui nous conduira à une grande cour vide, où il y a des réduits contenant du matériel abandonné. Une autre porte de fer se trouve juste en face de la première et est sévèrement gardée. Nous allons nous trouver également devant une grande cour rectangulaire couverte de sable, et dissimulée par des murailles de roches. À droite de la porte gardée et à sa gauche, deux bâtiments construits en ligne droite, en béton armé et recouverts d’une toiture de zinc. De l’intérieur de ces deux bâtiments, des voix atteignent les oreilles sous forme d’échos étranges, mélange de cris, de douleur et d’appels désespérés qui disparaissent un instant puis reprennent sans régularité.
Les portes des deux bâtiments ne sont pas gardées directement mais il y a des tours de guet où des gardes surveillent la moindre parcelle de la cour. Entrons dans le premier bâtiment. Au premier pas, tu te retourneras instinctivement à la recherche d’une bouffée d’air. L’odeur de pourriture t’accueille comme un violent coup de poing au nez […]. Les ténèbres opaques couvrent tout ce qui se trouve à l’intérieur. Allume une torche pour voir devant toi un couloir étroit, long et extrêmement sale. Il ressemble très fort à un petit souterrain. Sur les bords sont alignées des portes en fer numérotées […] Chaque numéro représente une cellule de mort lente. Ouvre la première. Elle est vide à l’exception d’une civière et d’une grande torche. La deuxième cellule est vide aussi. Ouvre la troisième. Tu seras glacé de stupeur par la vue d’un corps humain étendu sur une dalle en ciment. En face de la porte, un squelette avec une barbe très longue, touffue, cachant des cheveux longs, sales […], les ongles se sont allongés pour prendre la forme des griffes de ces fauves imaginaires, l’odeur forte, nauséabonde ; l’odeur des déchets humains mélangée à celle des suées de l’angoisse. La vision de la mort nette, mais dans une tentative d’appel, le malheureux te fait savoir qu’il vit[15] ; un état d’agonie : il s’agit d’un prisonnier atteint de paralysie depuis longtemps.
Ouvre une autre cellule. Une momie essaie d’y marcher à quatre pattes pour tenter d’atteindre la porte.
Ouvre cette cellule d’où parvient ce cri. Un spectre humain, couvert de haillons, laissant distinguer des cuisses qui ont perdu toute musculature […]. Délire fiévreux, insensé, qui te montre que le malheureux a perdu toute sa raison. Il est atteint de folie à cause des circonstances infernales […].
Le deuxième bâtiment est vide, à l’exception de six détenus étendus à terre. Les occupants des autres cellules sont déjà morts dans des circonstances odieuses, que satan lui-même refuserait.
Regagne la cour et va au fond, au mur qui se trouve en face des deux bâtiments : le sol est tout à fait plat. Regarde bien les petits repères en ciment qui jalonnent le mur : chaque repère représente un crime odieux, un drame sanglant, un détenu tué au mépris de la loi, de la justice, dans le secret total.
[…]. Un froid vif s’installe tout au long de l’automne et de l’hiver. La chaleur suffocante s’installe tout l’été [..]. La cellule est une sorte de boîte étroite, sans lumière, très sale, elle se transforme par temps froid en un terrible réfrigérateur et, en été, elle devient une fournaise. Elle a 2,50 m de côté. Elle contient un w.c sans chasse, au dessus duquel se trouvent trois petites étagères horizontales. Entre celle-ci, le mur est percé de quelques trous donnant sur le couloir que je t’ai déjà présenté. Ils tiennent lieu, si je peux dire, de fenêtre pour le prisonnier.
En face de la porte, il y a une dalle en ciment, attenante au mur, que le détenu utilise en guise de lit. Au plafond, là aussi une toute petite percée qui permet à un mince et vague filet de lumière de pénétrer, et qui trace sur le sol de la cellule un cercle pâle, d’une vingtaine de centimètres de diamètre, à peine perceptible.
L’équipement : un récipient […], un plat, un verre, le tout en plastique.
L’alimentation : le matin, une tasse de café de mauvaise qualité et peu sucré. À midi, une louche de fèves fourragères ou de poids chiches rongés par la vermine. Le soir, une louche de vermicelle bouilli dans l’eau salée, avec une toute petite quantité de graisse sale.
Avec tout cela, un demi-pain pour toute la journée, et pour toute la journée également, cinq litres d’eau pour boire, se laver et aller aux toilettes. Quand à la viande, les prisonniers recevaient, dans les premières années, un morceau par jour […].
Les soins : inexistants, je pourrais même dire qu’ils sont comme des interdits rituels.
Les couvertures : deux couvertures déchirées, sales, dont l’une sert en fait de matelas. Cela tout au long de l’année. C’est la première cause de décès parmi les condamnés, malgré leur bonne santé de départ […].
L’habillement : au début, les prisonniers ne purent se changer qu’après l’usure complète de leur première tenue, ce qui découvrait les endroits intimes de la manière la plus flagrante. Après ces premières années, les détenus ont commencé à recevoir, tous les deux ans, une chemise, un pantalon et une couverture. Quant aux chaussures, une nouvelle paire est accordée tous les quatre ans. Tous les prisonniers passèrent les premières années pieds nus.
Les gardiens : […] ni indulgence ni pitié[16]. Criminels de nature, imaginant avec enthousiasme des méthodes de torture toujours plus raffinées […].
Le directeur : c’est un géant du mal, satan en personne ».[17]
Un survivant du bagne raconte :
«En multipliant les contorsions[18], nous avons pu deviner deux grands blocs d’une cinquantaine de mètres de longueur, dans le prolongement l’un de l’autre. Les deux bâtiments devaient faire dix mètres de largeur et quatre de hauteur. Un mur d’enceinte de six mètres de haut avec des guérites aux quatre coins semblait rendre impossible toute échappée ou évasion. La cour, mélange de terra battue, de rocaille et de sable, présentait une inclinaison assez forte, et le bloc 1 dominait assez nettement le bloc 2. […].
De nos corps crasseux émanait une odeur de charogne qui s’ajoutait à celle tout aussi infâme de nos toilettes bouchées. Nous souffrions plus souvent de diarrhée en été qu’en hiver. Nous sentions plus mauvais qu’une benne à ordure. Tout cela était parfaitement dégradant. Un nombre considérable de bestioles, mouches, moustiques, cafards, punaises, scorpions se mettaient à pulluler dans les deux bâtiments, n’épargnant aucune cellule. Les insectes n’étaient pas les seuls à profiter de l’aubaine puisque nous recevions la visite de serpents et de rats qu’aucune porte n’a jamais arrêtés. […].
Avec la faim qui nous taraudait sans cesse, notre santé physique et mentale resta pendant plus de dix huit ans au centre de nos préoccupations. […]. Dès les premiers mois, nous multipliâmes les infections intestinales puis l’hiver venu, les grippes, angines, laryngites et autres bronchites qui déclenchaient en nous des fièvres de cheval. […]. Cries et abcès ne tardèrent pas à apparaître entraînant d’horribles souffrances […]. Les céphalées sous toutes leurs formes, les atteintes oculaires, conjonctivites, irritations, la perte de l’odorat, les rhumatismes, les torticolis constituaient une monnaie courante de maux et aucun rayon de soleil ne redonna un peu de vie à nos muscles atrophiés ou à nos peaux anémiées. Nous avons presque tous souffert du gonflement ou de l’inflammation des parties génitales et notamment des testicules. Les bourdonnements ou les sifflements d’oreille […] formaient un autre cauchemar […]. Les maladies de peaux provoquées par notre état de crasse les piqûres d’insectes ou diverses allergies tenaient également le haut du pavé […]. La punaise se révéla vite un ennemi implacable avec laquelle il était impossible de cohabiter. Elle nous suçait le peu de sang qui nous restait et nous empêchait de dormir […]. Notre pitance[19]était indigeste, il nous arrivait de confondre une aile de cafard avec un petit os et de nous en réjouir, convaincus que nous avions récupéré un peu de viande…les cancrelats véhiculant de nombreuses maladies, elles ne nous épargnèrent certainement pas […].
Pendant les premières années, nos cheveux tombaient sur nos épaules, et nos barbes couvraient le haut de nos poitrines. Nos moustaches nous empêchaient de manger et l’absence de ciseaux ou de rasoirs même primitifs nous angoissait presque».[20]
Un autre rescapé précise :
«Les gardes m’enlevèrent avec rapidité et dextérité cagoule, bandeau, menottes et me poussèrent de l’avant. J’eus l’impression de plonger, le découvrant devant moi, dans un noir nauséabond. Je fis trois pas et m’immobilisai, étouffé, glacé de terreur. Il me semblait faire mon entrée brutale dans la mort. La porte claqua dans mon dos avec un bruit métallique se répercutant comme dans un tunnel.
Je venais d’être enfermé dans ma tombe en béton. […]. Le silence était absolu comme ce noir qui m’enveloppait […]. Les ténèbres dans lesquelles je me tenais debout […] étaient si opaques et si profondes qu’elles en paraissaient palpables […].
Je m’astreignis à prendre possession de ma nouvelle demeure obscure, et à en assimiler l’horrible puanteur […]. Je voulais en faire un prolongement de mon corps afin de pouvoir me déplacer dans son noir tombal, sans crainte d’en cogner les murs ou de me faire quelque entorse désastreuse pour mes mouvements […]. Je fis connaissance avec un infect trou, en retrait de la porte. Repéré t de mon pied, je le situai en me mettant à genoux et en tâtonnant avec mes doigts sur un gros bourrelet de matières desséchées et entourant de mes mains affolées, l’immonde couronne. En ces instants de violent dégoût, j’aurai eu tant de joie à en ceindre le chef de celui qui nous avait envoyés dans cette pourriture. Nauséabond trou de vingt centimètres de diamètres, ces latrines étaient destinées à absorber notre substance et nos vies […]. Une rugueuse dalle en béton brut, collée au mur du fond, sur laquelle je m’assis, complétait l’aménagement de ma tombe de deux mètres sur deux».[21]
Un survivant témoigne :
«Nous croupissions au milieu de nos déjections, dans une puanteur infâme qui imprégnait les murs, recouverts d’une couche de crasse qui s’épaississait d’année en année, grelottant l’hiver, suffoquant l’été dans des loques pourries dont l’odeur soulevait le cœur des gardes qui s’empressaient, chaque fois qu’ils déposaient la nourriture à l’entrée de nos cellules, de refermer la porte pour ne pas vomir. Nous nous levions pour aller pisser et chier au dessus du trou qui servait de toilettes et qui finit par déborder, nous retournions nous asseoir sur la dalle, nous nous levions encore pour aller jusqu’à la porte lorsque les gardes traînaient par les chevilles, dans le couloir envahi de crapauds, un prisonnier qui venait de crever. Avant d’enterrer le corps à l’extérieur de notre bâtiment, de le recouvrir de chaux, ils nous jetaient ses hardes. Ceux qui allaient mourir les suppliaient de le faire. Car le froid était vif, l’hiver, que nous enroulions en turban autour de nos têtes ces tissus puants pour protéger nos oreilles.
On nous avait donné des sandales taillées dans de vieux pneus. Elles ne durèrent pas longtemps. Aussi étions-nous pieds nus. Nous entourions de chiffons nos pieds dont les ongles poussaient les uns sur les autres, s’incrustant dans notre chair. Nous pouvions limer les ongles de nos mains contre les aspérités du mur. Pour les orteils, c’était plus difficile. Quant à nos cheveux, nous les coupions avec des morceaux de métal. […] .
Les gardes, tous sous-officiers et commandés par un adjudant-chef, ne pénètrent dans les bâtiments que trois fois par jour : le matin, à midi et le soir. Dans ces moments-là, tous les six mètres et demi, des ampoules électriques éclairent le couloir. En partant, les gardes éteignent. Le sort des prisonniers ne les concerne pas. Ils les laissent hurler, crier appeler, parler. L’indescriptible chahut qui règne en permanence dans les bâtiments, les voix des hommes qui s’interpellent, leurs insultes contre le roi, leurs malédictions, rien de tout cela n’est entendu à l’extérieur. […]. Rendus fous par l’obscurité, le bruit, le désespoir, les hommes râlent et s’éteignent. Lorsqu’un garde, le matin, trouve un cadavre dans une cellule, il l’emmène sans cérémonie. C’est son métier, son «travail».
[…]. Souvent, le découragement nous étreint, nous accable. Certains, comme Bayazid[22], plus religieux que nous, se tournent vers Dieu.[23]La religion a toujours été présente à Tazmamart, à des degrés divers. Ceux qui meurent n’ont droit à aucun service, aucune cérémonie. On les enterre comme des carcasses d’animaux, le plus rapidement possible. Les détenus se chargent de leur rendre hommage, sous l’oeil indifférent des gardes. Quand on emmène un mort, nous l’accompagnons par la pensée en récitant des prières. Les sourates du Coran[24]retentissent alors dans les cellules, […]. Pour Bayazid comme pour d’autres, la lecture du Coran qu’il connaissait par cœur fut la nourriture céleste qui l’aida à supporter les tristes et odieuses conditions terrestres qui nous étaient imposées. Sauver son âme, la purifier devint l’essentiel. Il ne cessait de réciter à voix haute les nombreuses sourates qu’il avait apprises dans sa jeunesse. Il était convaincu que le miracle se produirait un jour ou l’autre. […]. Sa force de conviction irradiait le cœur de chacun de nous tous. Son assurance et son abandon à Dieu le rendaient invincible. Il répétait : «l’heure viendra ; on ne peut pas en douter. Dieu ranimera les cendres dans le tombeau.» […]. L’Eternel l’avait choisi pour ensemencer en lui la force qui lui permit de se surpasser, de supporter la dureté avec laquelle on nous traitait.
L’histoire de Job[25]revenait souvent à la mémoire de mon frère. Eprouvé par toutes sortes de malheurs, Job[26]conserva sa foi en un Dieu de bonté et de clémence. Comme lui, Bayazid acceptait son destin et le nôtre avec la résignation mais aussi la confiance de ceux qui croient, qui ne se soumettent qu’à la volonté divine mais de façon positive. […]. Sa foi le soutint jusqu’au bout. Jamais il ne se laissa aller à l’abattement et au découragement.»[27]
En 1991, le système criminel s’est trouvé obligé d’obéir aux ordres de ses employeurs, et de reconnaître l’existence du bagne de Tazmamarte, en faisant sortir les bagnards survivants.
Avant de laisser paraître les rescapés, le système de l’horreur a pris le temps et les moyens de les «retaper» pour qu’ils soient visibles. Il ne fallait pas heurter la «sensibilité» des citoyens de ses patrons, habitués aux «interventions des cellules psychologiques», pour les aider à supporter la vue de certaines images.
Parmi les opposants,[28] certains se sont lancés dans les pratiques du système,[29] ont rejoint ceux qui ont usé et usent de verbiages stériles, de phraséologies creuses, de discours lamentables, de dialectiques minables pour cultiver le faux, continuer d’entretenir l’injustice et l’imposture.
Les mises en scène du système, ses instrumentalisations, ses falsifications, ses mensonges, ses perfidies, ses tromperies et autres, ne parviendront pas cependant à éliminer la Résistance des croyants et des croyantes.[30]
« Par Ton Seigneur, Nous les interrogerons tous sur ce qu’ils faisaient ».[31]
« Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le chemin d’Allah[32] qu’ils sont morts. Ils sont plutôt vivants, mais vous ne le sentez point. »[33]


BOUAZZA



[1] « Et ne crois pas qu’Allah soit inattentif à ce que font les injustes. Il ne fait que les retarder pour un jour où les regards se figeront ».
Alqoraane (Le Coran), sourate 14 (chapitre 14), Ibrahime (le « r » roulé), Abraham, ayate 42 (verset 42).
[2] Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (le « r » roulé), La Vache, aayate 8 à aayate 10 (verset 8 à verset 10).
[3] Les croyants et les croyantes savent que ces « États » n’ont rien à voir avec l’Islaam, et que les individus placés à leur tête sont des imposteurs.
[4] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[5] Ce terme désigne le village auprès duquel le bagne a été implanté.
En langue berbère, le terme s’utilise aussi pour parler d’une bête ou d’une personne chétives.
[6] « Et rappelle, car le rappel sert les croyants ».
Alqoraane (Le Coran), sourate 51 (chapitre 51), sourate Addaariyaate (le « r » roulé), aayate 55 (verset 55).
[7] Le terme qui désigne ce lieu signifie aussi en langue arabe, des plumes (Rrich, « r » roulé).
[8] Jbl ou jabal, veut dire mont ou montagne en langue arabe.
[9] Ce terme désigne la couleur verte en langue berbère.
[10] Région qui fait partie d’un ensemble montagneux (Haut Atlas, Petit Atlas, la chaîne du Rif).
[11] Une nuit, un soldat en faction à l’entrée du palais, a vu une des filles du roi sous l’effet de l’alcool et de stupéfiants Elle ne se souvenait pas du « mot de passe» exigé selon les instructions indiscutables du roi lui-même, de toute personne de la famille, ayant accès au palais. Le soldat, appliquant les consignes, lui a refusé l’accès au palais, auquel elle a pu tout de même accéder. Parce qu’il ne devait pas voir la fille du roi sous l’effet de l’alcool et de stupéfiants, Le militaire a été arrêté et envoyé au bagne de Tazmamarte où il est décédé. Il a eu la force de raconter cette histoire aux bagnards. Parmi les survivants, certains l’ont rapporté.
[12] Mohammed Raïssi. De Skhirat à Tazmamart. Retour du bout de l’enfer, Casablanca, Éditions Afrique-Orient. . 2002, p.150-151.
[13] Les bagnards étaient dans un lieu qui exclut les visites, l’échange de correspondance, l’écriture, la lecture…etc. Mais des contacts avec l’extérieur ont pu être établis.
[14] Les descriptions concernant l’extérieur ont été recueillies grâce aux informations données par les gardiens.
[15] Au bagne, les vers se nourrissent de corps de bagnards qui ne sont pas encore décédés.
[16] Certains ont pu cependant établir pour des bagnards des contacts avec l’extérieur et introduire des choses au bagne.
[17] Christine Daure-Serfaty, Tazmamart. Une prison de la mort au Maroc, Paris, Éditions Stock, 1992, p. 212 à 216, 223 à 226, 228.
[18] Les bagnards arrivaient menottés et les yeux bandés.
[19] Les bagnards mangeaient, chacun dans sa cellule sans lumière. Ils n’avaient aucun moment pour se retrouver entre eux hors de la cellule. Pas de parloir. Pas de promenade. Pas de bain. Les gardiens ne restaient pas dans le couloir.
[20] Ahmed Marzouki, Tazmamart. Cellule 10. Paris, Éditions Paris-Méditerranée, 2000, et Tarik Éditions, 2000, Casablanca. p. 65. 105. 106.107. 109.
[21] Midhat René Bourequat, Mort vivant. Témoignage. Rabat 1973-Paris1992, Paris, Éditions Pygmalion/Gérard Watelet, 2000, p. 181.182.187.188.
[22] C’est le frère de Midhat René et de Ali Bourequat. Les trois frères ont survécu au bagne de Tazmamarte.
[23] Allaah.
[24] Alqoraane (le « r » roulé).
[25] Le Prophète Ayyoub, sur lui la bénédiction et la paix.
[26] Sur lui la bénédiction et la paix.
[27] Ali Bourequat, Dix huit ans de solitude. Tazmamart, Paris, Éditions Michel Lafon, 1993, p. 192.197.200.211.212.
[28] Pas seulement les survivants des bagnes et autres lieux d’enfermement.
[29] Injustice, trahison, usurpation, pillage, vol, usage de faux, corruption, mensonges, tromperies, tricheries, fraudes, agressions, trafics en tous genres et autres.
[30] Almouminoune wa almouminaate.
[31] Alqoraane (Le Coran), sourate 15 (chapitre 15), Alhijr, aayate 92 et aayate 93 (verset 92 et verset 93).
[32] Dans le sentier d’Allaah, pour la cause d’Allaah, pour le Message d’Allaah.
[33] Alqoraane (Le Coran), sourate 2 (chapitre 2), Albaqara (La Vache), aayate 154 (verset 154).
Voir :
http://raho.over-blog.com/
http://paruredelapiete.blogspot.com/
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com/

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