Mon père se doutait-il de quelque chose ?
D’habitude, à l’aéroport, il était toujours présent aux formalités de départ et d’arrivée.
Il se chargeait des « contacts utiles » pour me simplifier les « choses ».
Au départ, il restait jusqu’au décollage de l’avion.
À l’arrivée, il était en avance à l’aéroport.
Je n’avais donc pas compris pourquoi, prétextant une urgence, il m’avait déposé pour repartir aussitôt.
Aujourd’hui j’y pense.
Presque quarante ans après.
C’est un épisode qui m’était sorti de la tête.
J’étais encore étudiant et je retournais en France après un séjour au Maroc dans les années soixante dix.
Ayant effectué les formalités, je m’étais installé dans la salle d’embarquement.
Très vite, j’avais senti un regard insistant sur moi.
Je l’avais fixé.
Un type en « civil ».
Une gueule de flic d’un pays où le système ne connaît pas la notion d’être humain.[1]
Il s’est approché et m’a ordonné de le suivre.
J’ai été immédiatement soumis à une fouille assez poussée.
À l’époque, avec mon aplomb d’étudiant, je n’étais pas facilement impressionnable.
Je n’étais donc pas inquiet.
En France, je militais contre l’occupation impérialo-sioniste de la Palestine.[2]
Je savais, je sais toujours, que le système en place considère cela comme une atteinte à la « sûreté de l’État ».[3]
Pour beaucoup moins, des personnes par milliers avaient été enlevées, torturées, incarcérées dans des lieux de l’horreur, soumises aux pires atrocités et souvent exterminées.[4]
Le flic avait-il comme consigne de me faire peur seulement ?
Il s’est éloigné, mais ne me quittait pas du regard.
Je n’ai pas été empêché d’embarquer.
Mon père était-il informé de quelque chose lorsqu’il avait décidé de me déposer et de repartir immédiatement ? [5]
Ce que je sais, c’est que j’ai bénéficié de la Protection d’Allah et que je continue d’en bénéficier.[6]
BOUAZZA
D’habitude, à l’aéroport, il était toujours présent aux formalités de départ et d’arrivée.
Il se chargeait des « contacts utiles » pour me simplifier les « choses ».
Au départ, il restait jusqu’au décollage de l’avion.
À l’arrivée, il était en avance à l’aéroport.
Je n’avais donc pas compris pourquoi, prétextant une urgence, il m’avait déposé pour repartir aussitôt.
Aujourd’hui j’y pense.
Presque quarante ans après.
C’est un épisode qui m’était sorti de la tête.
J’étais encore étudiant et je retournais en France après un séjour au Maroc dans les années soixante dix.
Ayant effectué les formalités, je m’étais installé dans la salle d’embarquement.
Très vite, j’avais senti un regard insistant sur moi.
Je l’avais fixé.
Un type en « civil ».
Une gueule de flic d’un pays où le système ne connaît pas la notion d’être humain.[1]
Il s’est approché et m’a ordonné de le suivre.
J’ai été immédiatement soumis à une fouille assez poussée.
À l’époque, avec mon aplomb d’étudiant, je n’étais pas facilement impressionnable.
Je n’étais donc pas inquiet.
En France, je militais contre l’occupation impérialo-sioniste de la Palestine.[2]
Je savais, je sais toujours, que le système en place considère cela comme une atteinte à la « sûreté de l’État ».[3]
Pour beaucoup moins, des personnes par milliers avaient été enlevées, torturées, incarcérées dans des lieux de l’horreur, soumises aux pires atrocités et souvent exterminées.[4]
Le flic avait-il comme consigne de me faire peur seulement ?
Il s’est éloigné, mais ne me quittait pas du regard.
Je n’ai pas été empêché d’embarquer.
Mon père était-il informé de quelque chose lorsqu’il avait décidé de me déposer et de repartir immédiatement ? [5]
Ce que je sais, c’est que j’ai bénéficié de la Protection d’Allah et que je continue d’en bénéficier.[6]
BOUAZZA
[1] À l’époque, je n’étais pas outillé pour écrire de cette façon.
[2] Filistiine, Falastiine.
Les massacres impérialo-sionistes continuent et la Résistance aussi.
[3] En France, la police est rôdée aux pratiques du B.A.I. (Bureau des Affaires Indigènes) à l’idéologie calquée sur le modèle yankee du Bureau des Affaires Indiennes.
L’appellation du B.A.I. est autre, mais c’est du contenu dont il est question.
[4] Ce que j’ai appris avec le temps et ce que je continue d’apprendre sur ce système des ténèbres, dépasse tout ce qui peut être imaginé.
J’ai appris aussi que des personnes ayant survécu aux tortures, aux horreurs des bagnes et autres, sont devenues des défenseurs et des serviteurs de ce système !
[5] Une fois, en faisant semblant de plaisanter, il m’avait dit de manière un peu ambiguë que des « services » s’intéressaient à mon « dossier », et sans me laisser le temps de réagir, il avait changé complètement de sujet, comme il avait l’habitude de le faire.
Je pense qu’en sa qualité de « magistrat du parquet », il a dû recourir à son « savoir-faire » pour éloigner les « ennuis » que mon comportement pouvait entraîner.
Un ex-beau frère, à l’époque assez actif dans les rouages policiers, s’y employait également.
Mon frère aîné, dans les mêmes rouages, ne s’en préoccupait pas.
Après mon acceptation comme avocat stagiaire au barreau de Rabat (Rbaate) dont Khémisset (Lkhmiçaate) dépend encore, j’ai été invité un jour à dîner chez un avocat que j’ai connu lorsqu’il était enseignant.
Il a insisté auprès des autres invités sur ma qualité de « militant disposé à se sacrifier pour la Palestine ».
Comment a-t-il pu me présenter ainsi ? Pourquoi ?
À peine un peu plus d’un an après cet épisode, j’ai quitté le Maroc (Lmghrib) avec mon épouse et nos deux enfants pour nous installer en France où nous sommes toujours, sous la Protection d’Allaah.
Se reporter à mon texte intitulé « Évasion »
[6] Voir :
http://raho.over-blog.com/
http://paruredelapiete.blogspot.com/
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com/
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